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CRITIQUES DE CONCERTS |
31 octobre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation du violoniste Vadim Repin et du Chœur de Radio France sous la direction de Sofi Jeannin à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.
Programme fourre-tout
Mikko Franck avait livré son désir de mettre plus en avant ses musiciens en petites formations lors des concerts symphoniques. Il en ressort ce vendredi un programme assez peu cohérent débutant par une pièce pour Sextuor avant le Concerto pour violon n° 1 de Prokofiev avec Vadim Repin, puis une pièce de chœur et une symphonie de Mendelssohn.
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Avec une première partie consacrée à Prokofiev et une seconde à Mendelssohn, le concert hebdomadaire du Philharmonique de Radio France présente un programme surprenant dans lequel on peine à trouver une réelle cohérence, tant le lien entre les deux compositeurs semble faible. Un sextuor entre en scène et joue l’Ouverture sur des thèmes juifs op. 34 de Prokofiev, dans sa version initiale, puisqu’une autre existe pour orchestre, en plus d’un arrangement plus tardif réalisé par le chef Dimitri Mitropoulos.
L’idée n’est pas mauvaise et permet de profiter tant des cordes très qualitatives que de la magnifique clarinette de Manuel Metzger, mais elle nécessite ensuite comme tout au long de la soirée de longs changements de plateau. Très peu de sièges sont inoccupés ce soir à l’Auditorium de Radio France, en raison essentiellement de la présence de la star du violon Vadim Repin.
On sait que l’artiste n’a plus sa verve des décennies précédentes mais au moins aujourd’hui joue t-il avec une belle dextérité, en plus d’une évidente compréhension des accents d’une partition qu’il connaît depuis près de trente ans. L’accompagnement pose plus question et a dû manquer de temps en répétition, car le premier alto regarde sans cesse le premier violoncelle, et Repin surveille en permanence Mikko Franck d’un œil suspicieux, tandis que le chef semble lui plus libre face au soliste, même s’il se reconcentre à son égard à partir du mouvement lent.
Les longs applaudissements du public imposent un bis, qui finit par arriver lorsque Vadim Repin montre d’abord aux premiers violons puis au fur et à mesure à toutes les cordes ce qu’elles doivent jouer pendant qu’il présente avec superbe sa partie soliste, un célèbre extrait du Carnaval de Venise de Paganini. Cela prouve au passage la rapidité avec laquelle un orchestre comme le Philharmonique de Radio France peut s’adapter pour jouer n’importe quoi.
Au retour d’entracte, le plateau a été modifié pour laisser la place au chœur et au pupitre Sofi Jeannin, dont le geste droit et rigoureux ne tolère aucun écart de l’excellent Chœur de Radio France dans les psaumes Richte mich Gott et Herr, nun lässest du de Mendelssohn. Difficile pour l’auditeur en revanche de rentrer dans cette musique d’église dans une telle acoustique, surtout après Prokofiev.
Un dernier changement de plateau fait réapparaître l’orchestre en formation classique, avec tout de même un effectif de cordes allant jusqu’à cinq contrebasses. La Symphonie n° 5 de Mendelssohn est proposée et montre la chaleur habituelle des violons, altos et violoncelles sous les mains de Mikko Franck. Pourtant, l’apparition de l’Amen de Dresde, thème très célèbre puisqu’il sera réutilisé comme Leitmotiv principal de Parsifal par Wagner, ne montre pas particulièrement de lecture sur le sujet de la part du chef finlandais, qui traite presque cette Réformation comme une simple pièce à programme.
Assis sur une chaise, Mikko Franck a pris l’habitude de se lever à l’occasion et de se mettre à côté du pupitre. Cela n’avait duré que quelques secondes pendant le concerto ce soir, mais dès le mouvement lent de la symphonie, il tente de développer le son de l’orchestre en se mettant debout, et restera tel quel jusqu’à la fin de l’œuvre, bougeant un peu partout au risque de fatiguer le public qui assiste à ce spectacle surprenant, mais aussi de créer de l’effet dans le rendu global. L’œuvre s’achève donc en laissant l’impression d’une démonstration plus que d’une véritable lecture, dommageable en l’état par rapport à l’intérêt que l’on pouvait ressentir à entendre cette symphonie trop rarement programmée.
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Auditorium de la Maison de la Radio, Paris Le 24/11/2017 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation du violoniste Vadim Repin et du Chœur de Radio France sous la direction de Sofi Jeannin à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris. | Sergeï Prokofiev (1891-1953)
Ouverture sur des thèmes juifs, op. 34
Version originale pour Sextuor
Concerto pour violon et orchestre n° 2 en sol mineur, op. 63
Vadim Repin, violon
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Richte mich Gott, op. 78 n° 2
Herr, nun lässest du op. 69 n° 1
Chœur de Radio France
direction : Sofi Jeannin
Symphonie n° 5 en ré majeur op. 107 « Réformation »
Orchestre Philharmonique de Radio France
direction : Mikko Franck | |
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