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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concerts de musique de chambre et d’ensemble du festival Présences 2018 de Radio France consacré au compositeur Thierry Escaich.
Présences 2018 (2) :
Escaich en petit ensemble
Consacré cette année à l’organiste et compositeur Thierry Escaich, le festival Présences 2018 de Radio France peine à prouver lors des nombreux concerts pour tous types de formations que les œuvres les plus intéressantes du moment sont celles de l’artiste à qui l’on rend hommage, surtout aux côtés de Ligeti ou de Wolfgang Mitterer.
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Thierry Escaich fait partie de cette génération de compositeurs français à avoir rapidement refusé de suivre les voies les plus avancées pour tenter de démontrer que l’on peut créer de la musique aujourd’hui tout en oubliant l’atonalité et les travaux de la Seconde École de Vienne, puis de tous ce qui en a découlé par la suite.
Il n’y a pourtant pas chez le compositeur comme chez certains en France une envie de revenir au passé, ni même de le refuser, comme le montre l’une des pièces les plus intéressantes que nous avons pu entendre pendant ce festival, Visions nocturnes, parfaitement dirigée par le jeune Julien Masmondet devant un petit effectif, tandis que les textes de Péguy, Claudel ou encore Huysmans sont chantés par la belle voix de mezzo d’Isabelle Druet, dans un style qui n’est pas sans rappeler celui d’un des maîtres de l’école spectrale, Gérard Grisey.
Erreur de programmation lors du même concert, les deux pièces médianes tentent de faire croire d’abord qu’une mauvaise instrumentation de variétés, réalisée au mieux pour y ajouter un rappeur ou un slameur, possède sa place dans un tel festival. Idem pour une gentille pièce qui pourrait passer pour une musique de film, Talisman de Karol Beffa, pour laquelle on doute qu’elle nécessitait d’une création mondiale dans un festival de cette importance. Au moins cela permet-il à l’œuvre Sextet d’Escaich en fin de concert de remonter le niveau, même s’il semble peu inspiré et nous met face à la difficulté de lui identifier un style unique et personnel. Heureusement, l’interprétation des musiciens de l’Orchestre national de France tout comme la direction du chef sont irréprochables.
Le lendemain à la même heure, l’Ensemble Ictus semble hors-sujet cette année à Radio France tant il s’attèle à des œuvres complexes et résolument tournées vers l’avenir, même si leur qualité est parfois discutable. Le concert débute par un chef-d’œuvre, Monument, Selbsportrait, Bewegung de Ligeti, sur deux pianos magistralement joués par Jean-Luc Fafchamps et Jean-Luc Plouvier.
Le temps de s’habiller de noir et ils reviennent avec Wilhem Latchoumia et Kaja Farszky pour déconstruire le Quatrième Prélude du Livre I de Claude Debussy (les Sons et les parfums tournent dans l’air du soir), qui toujours ressortira du piano malgré la recherche de variations et d’étirements de la matière dans la composition de Frédéric Verrières, Prélude (like Debussy never heard it). Les Désinences de Michaël Levinas, pour deux claviers MIDI, convainquent moins par leur caractère d’étude, et l’on préfère lors de ce concert la pièce insérée juste avant, Restless de Wolfgang Mitterer, pour deux pianos et assistance électronique, création mondiale commandée par Radio France.
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Studio 104 de Radio France, Paris Le 11/02/2018 Vincent GUILLEMIN |
| Concerts de musique de chambre et d’ensemble du festival Présences 2018 de Radio France consacré au compositeur Thierry Escaich. | Samedi 10 février
Thierry Escaich (*1965)
Visions nocturnes, pour mezzo-soprano, quatuor Ă cordes, clarinette et piano
Isabelle Druet, mezzo-soprano
Patrick Messina, clarinette
Quatuor Elipse
Sextet
Création française
Thomas Garoche, contrebasse
Camille PĂ©pin (*1990)
The Road Not Taken
Création mondiale
Karol Beffa (*1973)
Talisman
Création mondiale
Lidija & Sanja Biziak, piano
Didier Benetti, timbales
Dimanche 11 février
György Ligeti (1923-2006)
Monument-Selbsportrait-Bewegung pour deux pianos
Frédéric Verrières (*1968)
Prélude (like Debussy, never heard it)
Création mondiale
Michaël Levinas (*1949)
Les DĂ©sinences, Duo pour deux pianos et clavier MIDI
Wolfgang Mitterer (*1958)
Restless
Création mondiale
Ensemble Ictus
Jean-Luc Fafchamps, Wilhem Latchoumia, Jean-Luc Plouvier, pianos et claviers Ă©lectriques. Kaja Farszky, percussion
Quentin meurisse, assistance Ă©lectroacoustique | |
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