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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Daniel Harding, avec la participation de l’altiste Antoine Tamestit à la Philharmonie de Paris.
L’heure de la maturité
Malgré l’annonce récente du non renouvellement de son contrat après l’été 2019, Daniel Harding montre un équilibre serein lors de son premier concert de l’année avec l’Orchestre de Paris. Le Concerto pour alto de Widmann offre à Antoine Tamestit de renouveler sa performance de la création, tandis que la 9e de Mahler impressionne par sa maturité.
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Daniel Harding n’aura donc fait que trois années à l’Orchestre de Paris, formation avec laquelle il semblait pourtant montrer au concert un bon équilibre. Au programme des deux soirées de février, on retrouve le Concerto pour alto de Jörg Widmann, créé in loco par Paavo Järvi en octobre 2015, avant une Neuvième de Mahler qui permet de prolonger l’intégrale entamée depuis près de deux années.
L’ultime chef-d’œuvre achevé de Mahler joué en seconde partie impressionne par l’aménité et la maturité du geste de Daniel Harding, très similaire à celui entendu dans l’enregistrement avec l’Orchestre de la Radio suédoise tout juste paru chez Harmonia Mundi. L’Orchestre de Paris démontre une belle concentration et un jeu de coloration attirant chez les bois, dont il faut citer la prestation du magnifique cor anglais ainsi que celle du piccolo. Les cuivres ne sont pas en reste, et l’on aurait aimé entendre cette saison à Berlin avec Haitink des soli de cors d’aussi bonne facture que ceux de la formation française.
Dans cette intégrale où la Deuxième et la Sixième manquaient d’aspérités malgré une belle sonorité globale, la Neuvième est encore plus complexe, tant on ne peut y apposer seulement du beau son. L’Andante comodo introductif attire dès les premiers accords des cordes, ainsi que par les harpes ; il montre que sans chercher du pathos ni encore moins vouloir toucher par des sentiments nostalgiques, le chef anglais souhaite tout de même apporter à son interprétation une véritable sensibilité.
La légèreté des cordes peut décevoir quiconque aimant plus de densité et un Mahler plus germanique, mais on ne peut reprocher à la formation française sa personnalité. Le Ländler se montre toutefois un peu faible, sans vraie rugosité, à l’opposé de ce qu’y ont cherché les Karajan et Klemperer du passé. Plus dynamique, le Rondo-Burleske rassure par ses violons à nouveau plus concentrés, avant un Finale d’une sublime puissance, pris à un tempo particulièrement lent, accentué dans les dernières minutes, à partir du tournant annoncé par une magnifique intervention de la flûte.
Auparavant, Antoine Tamestit redonnait un ouvrage qu’il a lui-même créé avec l’Orchestre de Paris ici-même, avant de le reprendre à Munich puis Stockholm. Harding entre seul en scène et introduit le concerto avec ses musiciens, laissés à eux-mêmes pendant quelques minutes. Ensuite seulement voit-on l’un des instrumentistes se lever du fond de l’orchestre à gauche pour y reconnaître le soliste à l’alto.
Il joue toute la première partie en pizz et en tapotant sur le bois de son Stradivarius dénommé Mahler, avant de se déplacer à plusieurs reprises sur la scène vers d’autres pupitres prévus à cet effet, dont un sur lequel il retrouve son archet. L’œuvre, difficile, intéresse dans sa proposition et dans l’utilisation de toutes les possibilités de l’instrument soliste et de l’accompagnement, mais sera à réécouter enregistrée, ainsi qu’à étudier partition en main afin de comparer l’étonnante performance du concert avec la qualité effective de la partition.
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Philharmonie, Paris Le 22/02/2018 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Daniel Harding, avec la participation de l’altiste Antoine Tamestit à la Philharmonie de Paris. | Jörg Widmann (*1973)
Viola Concerto, concerto pour alto
Antoine Tamestit, alto
Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 9 en ré majeur
Orchestre de Paris
direction : Daniel Harding | |
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