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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de musique de chambre autour d’Itamar Golan dans le cadre Prades aux Champs-Élysées au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Des unions irrégulières
C’est en 1993 que le clarinettiste Michel Lethiec, directeur artistique du Festival de Prades, a réussi le pari de regrouper sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées fins archets et grands vents de musique de chambre. Depuis, leur venue s’inscrit dans l’éclectique programme du théâtre, au grand bonheur des mélomanes parisiens.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 19/03/2018
Claude HELLEU
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Chaque été, du 26 juillet au 31 août cette année, la musique de chambre règne au Festival de Prades créé par Pablo Casals il y a plus de cinquante ans. Et depuis vingt-cinq ans, le Théâtre des Champs-Élysées réunit auparavant à Paris quelques uns des artistes invités à jouer et partager les œuvres les plus belles et diverses du répertoire à Prades.
Le Trio avec piano n° 39 de Haydn ouvre leur dernier concert. Itamar Golan au piano fĂ©dère Mihaela Martin au violon et Franz Helmerson au violoncelle. Au cĹ“ur des archets, sa prĂ©sence diffuse sa vitalitĂ©, Ă©quilibre les sonoritĂ©s. Nous n’écoutons plus trois interprètes mais un trio dont la spontanĂ©itĂ© intrĂ©pide communique l’entrain des airs populaires intĂ©grĂ©s. Un moment parfait que le Sextuor Ă cordes en la majeur de Dvořák ne renouvelle pas.
Kyoko Takesawa au second violon, Hartmut Rohde et Vladimir Mendelsson Ă l’alto, JĂ©rĂ´me Pernoo au second violoncelle, chacun joue de son mieux une partition qui ne facilite pas leur inspiration. Écrite en deux semaines, son habiletĂ© contrapuntique ne suffit pas Ă l’élever au rang d’autres grands sextuors, notamment ceux de Brahms Ă l’origine de celui de Dvořák. Et la mise au point de son articulation pèche par des soufflets, une irrĂ©gularitĂ© des tenues, des fortissimi uniformes. Mihaela Martin impose une prĂ©pondĂ©rance gĂŞnante. Est-ce son instrument le responsable ?
Le magnifique Quintette avec piano en fa mineur de Brahms, lui mis au point après tant de travail par le compositeur, couronnait ce programme. Après l’unisson fusionnelle du piano, du violon et du violoncelle à son ouverture, la précision attentive d’Itamar Golan, son art des nuances sensibles et sobres et l’engagement des archets ne réussissent pas à faire oublier leur disparité.
Plusieurs sonorités, et non pas une, se mêlent plus ou moins heureusement. Les violoncelles parfois disparaissent derrière les violons. Des nuances élémentaires se répètent. Les respirations courtes freinent la densité que chacun veut insuffler à son rôle de soliste et partenaire simultanément. C’est dans l’Andante que les cordes graves atteignent la meilleure homogénéité. Et relancent une intensité communicative de la scène à la salle.
Un concert où s’entend la différence entre des quatuors constitués habitués à travailler ensemble et la réunion de musiciens, si grands soient-ils. Qui n’en ont pas moins offert une chaleureuse soirée à leur nombreux et non moins chaleureux public.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 19/03/2018 Claude HELLEU |
| Concert de musique de chambre autour d’Itamar Golan dans le cadre Prades aux Champs-Élysées au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Joseph Haydn (1732-1809)
Trio avec piano n° 39 en sol majeur Hob. XV:25
Mihaela Martin, violon
Franz Helmerson, violoncelle
Itamar Golan, piano
AntonĂn Dvořák (1841-1904)
Sextuor Ă cordes en la majeur op. 48
Mihaela Martin, Kyoko Takezawa, violons,
Hartmut Rohde, Vladimir Mendelsson, altos,
Franz Helmerson, JĂ©rĂ´me Pernoo, violoncelles
Johannes Brahms (1833-1897)
Quintette avec piano en fa mineur op. 34
Kyoko Takezawa, violon I
Mihaela Martin, violon II
Vladimir Mendelsson, alto
JĂ©rĂ´me Pernoo, violoncelle
Itamar Golan, piano | |
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