altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 22 décembre 2024

Concerts du Los Angeles Philharmonic sous la direction de Gustavo Dudamel Ă  la Philharmonie, Paris.

Étincelant et superficiel
© Vern Evans

De retour à la Philharmonie, Gustavo Dudamel et le Los Angeles Philharmonic exposent leurs sonorités étincelantes dans Amériques de Varèse et les Chichester Psalms de Bernstein. Les mêmes beautés orchestrales ressortent de la Cinquième de Chostakovitch comme de la Neuvième de Beethoven, tout en restant trop en surface.
 

Philharmonie, Paris
Le 06/05/2018
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Bons baisers d’Eltsine

  • RĂ©gal ramiste

  • L'Étrange NoĂ«l de Mrs Cendrillon

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Ces deux concerts du Los Angeles Philharmonic, conduit par une star de sa gĂ©nĂ©ration, Gustavo Dudamel, affichent complet le samedi comme le dimanche Ă  la Philharmonie de Paris. Pourtant, le programme du premier soir n’est pas des plus racoleurs. Pollux d’Esa-Pekka Salonen tranche avec les dissonances de la production antĂ©rieure du compositeur et chef d’orchestre en tendant vers les sonoritĂ©s borĂ©ales, Ă  l’instar d’un Bjarnasson. MalgrĂ© l’énorme effectif exigĂ© et une orchestration très travaillĂ©e, la partition d’une dizaine de minutes permet surtout Ă  l’orchestre de se prĂ©parer pour le chef-d’œuvre Ă  suivre : AmĂ©riques de Varèse.

    Les premières mesures de la flûte réduisent à néant la pièce précédente, tant le génie de cet ouvrage de 1921, joué ici comme presque toujours dans sa version révisée de 1929, est évident. Preuve qu’Amériques est entré au grand répertoire, c’est déjà la seconde fois que la Philharmonie l’entend cette saison, puisqu’Alan Gilbert l’avait proposée en octobre avec l’Orchestre de Paris.

    Ce soir, l’incroyable rigueur rythmique de Dudamel et la compression des cordes, aussi explosives que brillantes, offre une prestation puissante et extrêmement énergique, tout en réussissant à faire ressortir des sonorités proches du Sacre du printemps, ce que les États-Unis ont réussi à apporter de dynamique dans la façon d’appréhender ce type d’ouvrage. La précision des cuivres, des neufs cors aux trompettes bouchées et trombones, impressionne tout autant que l’exactitude des percussions, violentes sans être jamais brutales.

    Le lendemain, les Chichester Psalms sont un bel hommage pour le centenaire Bernstein, qui permet de profiter en plus des sonorités de l’orchestre de celles du London Symphony Chorus, très engagé et parfaitement adapté à la douce mélancolie de la pièce religieuse. Au sein du chœur se trouve quatre solistes, dont se démarque surtout la soprano Victoria Songwei Li, tandis que sur scène John Holiday tient d’une voix pleine d’angélisme une partie écrite pour un enfant pouvant être remplacée par un contre-ténor.

    Des deux grandes œuvres principales, la Symphonie n° 5 de Chostakovitch impressionne évidemment par la densité de l’orchestre de la côte ouest, dont le clinquant et la lecture primaire, surtout dans un Finale très massif, montre une tradition toute américaine de l’interprétation du maître soviétique. La Mort d’Isolde de Wagner jouée en bis permet au public debout aux applaudissements de se calmer avant de sortir de la salle.

    Le dimanche, la Neuvième de Beethoven expose Gustavo Dudamel, qui présente ici les faiblesses de son style, duquel la tradition germanique est totalement absente, mais où l’on ne trouvera pas non plus une nouvelle vision de l’interprétation de ce monument. Une lecture trop en surface qui présente toujours les mêmes qualités dans la rigueur de la battue et la mise en place d’un orchestre superlatif, mais dont le discours peine à sortir du superflu et où les coups assommants du timbalier dont d’une rare vulgarité dans le Scherzo.

    Le chœur, irréprochable dans sa tenue, l’est moins dans la diction et même s’il offre une belle ferveur au texte de Schiller, il ne trouve non plus un caractère particulièrement exceptionnel. Chez les solistes, on a déjà entendu Michael König plus exalté, et la soprano Julianna Di Giacomo dépasse tout le monde en volume par ses aigus puissants. Le plus marquant reste la basse Soloman Howard, dont les résonances sombres emplissent en quelques secondes toute la Philharmonie sur son O Freunde !




    Philharmonie, Paris
    Le 06/05/2018
    Vincent GUILLEMIN

    Concerts du Los Angeles Philharmonic sous la direction de Gustavo Dudamel Ă  la Philharmonie, Paris.
    Samedi 05 mai
    Esa-Pekka Salonen (*1958)
    Pollux
    Création française
    Edgar Varèse (1883-1965)
    Amériques, pour grand orchestre
    Version 1929
    Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
    Symphonie n° 5 en ré mineur op. 47

    Dimanche 06 mai
    Leonard Bernstein (1918-1990)
    Chichester Psalms
    John Holiday, contre-ténor
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 9 en ré mineur op. 125, « An die Freude »
    Julianna Di Giacomo, soprano
    Jennifer Johnson Cano, mezzo-soprano
    Michael König, ténor
    Soloman Howard, baryton-basse
    London Symphony Chorus
    préparation : Matthew Hamilton
    Los Angeles Philharmonic
    direction : Gustavo Dudamel

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com