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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Marek Janowski à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.
Classiques allemands
Avant Siegfried Idyll de Wagner et une Quatrième Symphonie de Brahms d’un classicisme purement germanique, Marek Janowski utilise sa direction rigoureuse devant l’Orchestre philharmonique de Radio France pour un Divertimento de Bartók d’une franche froideur, particulièrement intrigant dans ses versants obscurs.
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Mercredi et jeudi à la Philharmonie de Paris, David Zinman débutait ses concerts avec l’Orchestre de Paris par une œuvre pour cordes écrites au début de la Seconde Guerre mondiale, la Symphonie n° 2 d’Arthur Honegger. Vendredi, c’est au chef bientôt octogénaire Marek Janowski d’amorcer son programme parisien par un autre ouvrage pour cordes composé au tout début des heures les plus sombres de l’humanité, cette fois devant l’Orchestre philharmonique de Radio France à l’Auditorium de la Maison de la Radio.
Difficile d’affirmer que l’opacité est l’unique et véritable angle d’interprétation recherché par le chef allemand né à Varsovie en 1939, mais sa direction souvent ferme se fait alors particulièrement dure et glacée dans les sonorités d’une pièce pourtant titrée Divertimento par Bartók. Aucune liberté n’est laissée à cette partition, de laquelle l’angoisse évoquée par le compositeur ressort particulièrement latente sous cette battue. Comme son confrère américain précité, Janowski ne cherche pour autant pas à contraindre la matière des cordes françaises ; il leur concède leur transparence malgré un rendu global âpre.
Siegfried Idyll ensuite ne possède heureusement plus la même froideur, mais déçoit par manque de sentimentalisme sans jamais laisser aller le flux musical vers le message pourtant passionné de Richard Wagner. Sous la baguette d’un chef aussi respectueux que Janowski, l’effectif est évidemment celui qui se trouvait sur les marches à Tribschen en 1870 pour fêter l’anniversaire de Cosima, mais l’on pourrait regretter aujourd’hui l’utilisation d’aussi peu de cordes, surtout lorsque l’on connaît leur effet sur certains Leitmotive entendu encore l’été dernier sous cette même baguette lorsque le chef dirigeait en fosse à Bayreuth l’opéra intégral dont ils sont tirés.
Une légère déception provient également des instrumentistes au caractère trop peu affirmé, surtout celui de la première violoniste, là où la trompette et le hautbois intéressent plus. La Symphonie n° 4 de Johannes Brahms jouée ensuite en grande formation redonne de l’ampleur aux cordes, particulièrement chaude lors du Finale, Allegro energico e passionato.
À mesure que la symphonie avance, Marek Janowski entré fatigué sur scène retrouve une belle dynamique, mais s’il connaît parfaitement chaque note d’un ouvrage si célèbre qu’il engage évidemment sans partition sur son thème le plus connu, chaque partie se reconnaît trop facilement sans ne jamais révéler aucune surprise. À quelques jours d’un concert de Christian Thielemann et la Staatskapelle Dresden à Paris avec la même œuvre au programme, plus d’originalité aurait pu démarquer la proposition au classicisme trop germanique de l’aîné.
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Auditorium de la Maison de la Radio, Paris Le 25/05/2018 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Marek Janowski à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris. | Béla Bartók (1881-1945)
Divertimento pour orchestre Ă cordes
Richard Wagner (1813-1883)
Siegfried-Idyll
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie n° 4 en mi mineur, op. 98
Orchestre philharmonique de Radio France
direction : Marek Janowski | |
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