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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Première à l’Opéra de Rennes de Norma de Bellini dans la mise en scène de Nicola Berloffa, sous la direction de Rudolf Piehlmayer.
Norma renouvelée
Après Nice cette saison, l’Opéra de Rennes reprend la production de Norma selon Nicola Berloffa avec une distribution entièrement renouvelée dans laquelle Daniela Schillaci porte le rôle-titre avec brio, bien que la finesse de chant et le legato le plus délicat reviennent à sa rivale Claudia Pavone pour Adalgisa.
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La majorité de la presse française aura découvert à Nice la mise en scène de Nicola Berloffa créée en Suisse au Theater Sankt Gallen du chef-d’œuvre de Vincenzo Bellini. Pourtant l’Opéra de Rennes reprend cette Norma pour cinq dates, toutes complètes, avec une distribution et un chef totalement différents.
En fosse, Rudolf Piehlmayer ne montre guère d’italianità , mais il applique à la partition une direction nerveuse encouragée par des sautillements en fosse et réussit à dynamiser toujours une action resserrée en à peine deux heures vingt minutes et énergique dans les tempi. L’Orchestre de Bretagne présente des parties de bois comme de cuivres toujours justes, les meilleures se montrant à la flûte et au hautbois.
La production de Nicola Berloffa bénéficie avant tout de la superbe scénographie d’Andrea Belli dont l’image principale est une salle de vieux palais en décrépitude, tandis que les costumes de Valleria Donata Bettela nous transportent à l’époque de la composition, avec un joli jeu autour des épées, légères chez les Romains et large dans les mains de Norma ; élément marquant de la différence de raffinement entre les deux peuples. Un décor de chambre descendu du plafond permet d’illustrer la deuxième partie du I et le début du II, pendant lesquels l’héroïne prouve une fois encore qu’elle possède plus d’humanité que Médée.
Norma à Naples ou Cagliari ces dernières années, Daniela Schillaci porte la prêtresse en soprano dramatique à l’aise sur tout l’ambitus du rôle, qu’elle tient sur une seule voix du grave à l’aigu. Son chant d’abord contraint dans le legato devient plus souple et plus chaud au II. Les piani se dévoilent moins fins que les montées dans l’aigu ne sont puissantes, mais Casta Diva mérite d’être loué pour son élégance, bien que tous les aigus ne soient pas parfaitement en place.
Face à elle, sa rivale Adalgisa arbore un soprano à la tessiture relativement proche, bien que Claudia Pavone s’arrête pour le moment au rôle de Violetta et ne pourrait encore développer les parties graves de Norma. Chez elle, l’agilité s’accorde à la clarté de projection et à la qualité de la diction, et l’on comprend que son amant la préfère de caractère à l’héroïne.
Angelo Villari campe un Pollione vigoureux dès son air d’entrée, vaillant jusqu’au final et engagé dans le duo du I avec Adalgisa, pendant lequel il parvient à noircir son timbre lors de Va, crudele, la scène s’éclairant quelques secondes plus tard avec les aigus flamboyants de Claudia Pavone. Christophoros Stamboglis en Oroveso offre plus de stature par sa carrure que par la couleur de ses graves, le timbre jamais assombri correspondant bien au personnage du père. Sophie Belloir déploie un joli filet de voix lors de sa scène pour Clotilde, quand le Flavio de Florian Cafiero développe un chant agréable et bien travaillé, en plus de porter une attention particulière à la diction du texte italien.
Le chœur participe à la réussite de la représentation, toujours parfaitement en place et déroulant un style souple pour un engagement scénique et vocal perceptible dès la première scène, jusque dans un final dans lequel Norma ne périt pas sur le bûcher, mais sous les lames des femmes, tandis que Pollione subit l’épée, apportée par Norma et qui terminera dans la main du père.
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Opéra, Rennes Le 03/06/2018 Vincent GUILLEMIN |
| Première à l’Opéra de Rennes de Norma de Bellini dans la mise en scène de Nicola Berloffa, sous la direction de Rudolf Piehlmayer. | Vincenzo Bellini (1801-1835)
Norma, opéra en deux actes (1831)
Livret de Felice Romani, d’après la tragédie d’Alexandre Soumet, Norma ou l’infanticide
Chœur de l’Opéra de Rennes
Orchestre symphonique de Bretagne
direction : Rudolf Piehlmayer
mise en scène : Nicola Berloffa
décors : Andrea Belli
costumes : Valleria Donata Bettella
Ă©clairages : Marco Giusti
préparation des chœurs : Coralie Karpus
Avec : Angelo Villari (Pollione), Christophoros Stamboglis (Oroveso), Daniela Schillaci (Norma), Claudia Pavone (Adalgisa), Sophie Belloir (Clotilde), Florian Cafiero (Flavio), Régine Beaugendre, Marie-Joëlle Le Gouic, Véronique Rouzeval (Trois Dames). | |
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