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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation de la violoncelliste Sol Gabetta à l’Auditorium de Radio France, Paris.
Retour d’Allemagne
De retour à Paris après huit jours de tournée en Allemagne et Autriche, l’Orchestre philharmonique de Radio France montre encore une belle vigueur pour son dernier concert de l’année à l’Auditorium de la Maison de la Radio, avec en pièce de choix le rare Concerto pour violoncelle de Weinberg développé par Sol Gabetta.
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La tournée a été intense et si même les cors de l’Orchestre philharmonique de Radio France se montrent justes jusqu’à la dernière pièce du concert, ils présentent parfois comme les bois une légère fébrilité dans certaines attaques ou tenues. Le fait est excusable quand l’on sait que la veille encore ils étaient à Hanovre, l’avant-veille au Gasteig de Munich, et depuis le 13 décembre dans les plus grandes salles d’outre-Rhin pour interpréter toujours le même programme, sauf à la Philharmonie de Berlin ou au rare concerto de Weinberg a été privilégié celui plus connu d’Elgar.
Ce 21 décembre au soir à l’Auditorium de Radio France, L’Apprenti sorcier de Paul Dukas débute le programme, bien traité dans sa matière par Mikko Franck, mais comme souvent avec ce chef dans la musique française, sans développement marqué de couleurs et d’éclat. La Valse de Ravel en fin de programme souffre de la même carence, tandis que sa masse comme sa rigueur rythmique s’y montrent irréprochable. De la partition de Ravel ne reste donc que la densité orchestrale, car il semble difficile de dégager une véritable vision de cette interprétation, malgré cette pièce pourtant puissante pour laquelle le compositeur citait notamment le « tournoiement fantastique et fatal » final, tout en refusant d’apposer l’ombre de la guerre pour expliciter le pessimisme de la partition définitive.
Mort et transfiguration donné juste avant est abordé avec le même prisme par un Mikko Franck que l’on aimerait un jour entendre triste, à défaut de ne déceler qu’à l’occasion, trop rarement, une nostalgie et une noirceur qui semblent pourtant percer lorsque l’on s’entretient avec lui. Ici et malgré cette fois une vraie coloration, à l’image des propositions du chef pour ses Elektra et Salomé trop brillantes en fosse à la Staatsoper de Vienne, le poème symphonique de Richard Strauss permet à l’orchestre de dégager toute la force de son groupe comme de ses parties, sans jamais atteindre un cataclysme là encore seulement symphonique dans la transfiguration, ni plus qu’une Mort portée sans fardeau vers le mode mineur.
Outre le bis symphonique d’un prĂ©lude finlandais du compositeur Heino Kaski en fin de concert et celui de Pēteris Vasks au violoncelle accompagnĂ© par la voix de Sol Gabetta avant l’entracte, le vĂ©ritable moment d’intĂ©rĂŞt se produit dans le Concerto pour violoncelle de Weinberg. Les cordes abordent la partition de manière sombre pour s’associer Ă la soliste argentine, bien qu’ici non plus ne se dĂ©gage pas la tension d’un Rostropovitch ou celle d’un Kondrachine audibles dans le premier enregistrement rĂ©alisĂ© de l’œuvre. Louons toutefois le fait d’avoir programmĂ© cet ouvrage autant que la qualitĂ© de son interprĂ©tation, avec une superbe atmosphère mĂ©ditative crĂ©Ă©e lors du troisième mouvement, Cadenza.
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Auditorium de la Maison de la Radio, Paris Le 21/12/2018 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation de la violoncelliste Sol Gabetta à l’Auditorium de Radio France, Paris. | Paul Dukas (1865-1935)
L’Apprenti sorcier
Mieczysław Weinberg (1919-1996)
Concerto pour violoncelle et orchestre
Sol Gabetta, violoncelle
Richard Strauss (1864-1949)
Tod und Verklärung
Maurice Ravel (1875-1937)
La Valse
Orchestre philharmonique de Radio France
direction : Mikko Franck | |
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