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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation du pianiste Nelson Freire à la Philharmonie de Paris.
Volière philharmonique
Dans un concert éclectique autour des oiseaux, le Philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck ne s’exalte véritablement que vers la fin, avec la suite de ballet de Stravinski et plus encore grâce à un extrait de Peer Gynt en bis. Nelson Freire était bien seul auparavant pour stimuler le Concerto n° 2 de Chopin.
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Agencé autour des oiseaux, le programme du concert du Philharmonique de Radio France et Mikko Franck débute par la suite du Coq d’or de Rimski-Korsakov. Le tsar Dodon chez lui ne fait pas les plus beaux effets, même si déjà se démarquent les sonorités orientalistes bien travaillées de la petite harmonie. Le tsar Dodon en campagne manque de mystère, Dodon chez la reine de jouissance. Mais l’Orchestre philharmonique présente toute de même une belle chaleur de cordes et quelques couleurs ressortent des trompettes, du célesta et surtout du glockenspiel.
Chopin ensuite permet de retrouver Nelson Freire. Ce soir interprété devant une invitée de marque, également grande amie, Martha Argerich, le Concerto n° 2 peine cependant à procurer l’effet des pièces seules du même compositeur proposées en récital en octobre dernier. La musique d’orfèvre à l’orchestre nécessite une tenue de tous les instants, là où Franck ne fait que suivre et assembler, quand il ne retarde pas un pianiste visiblement agacé, seul à dynamiser la partition, en plus d’y apporter une rare subtilité par la prédominance des accords de la main gauche et le traitement affiné de la pédale, tout particulièrement dans le Larghetto.
En bis, le Nocturne en sib majeur op. 16 n° 4 de Paderewski lui permet une totale liberté de mouvements, par lesquels il exprime tant la dextérité que l’agilité d’une partition habilement traitée. Puis l’entracte passé, Mikko Franck revient à un compositeur qu’il a souvent défendu, déjà en 2014 lorsqu’il faisait redécouvrir au public parisien son Cantus Articus. Depuis, Einojuhani Rautavaara est décédé, mais le chef finlandais reste fidèle et propose à nouveau cette pièce, à laquelle en plus de l’orchestre sont associés des chants d’oiseaux, et qui ressemble à une médiocre musique de documentaire animalier.
La première mesure d’Igor Stravinski annonce un retour au génie avec L’Oiseau de feu, ici dans sa courte suite de 1919. Réduite aux cinq moments les plus évidents de l’ouvrage, elle reste sans doute trop succincte pour développer toute la puissance du ballet et fait regretter que le chef finlandais ne nous ait proposée à sa place la version 1945, pour seul morceau de seconde partie de programme. D’autant que cette fois, l’orchestre semble réveillé.
Les cordes, cette fois compactées, introduisent tout en volupté L’oiseau de feu et sa danse, puis la Variation, accompagnées d’une petite harmonie, en version réduite dans cette version par rapport au ballet, dont ressort un basson remarqué dès le premier volatile du concert. Les cors affectent parfois l’ensemble par leur justesse, même s’il faut citer le premier d’entre eux, déjà splendide lors de son solo du concerto.
La Ronde des princesses suit le mouvement, puis Franck démontre par un accord massif dans la Danse infernale de Katscheï sa capacité à préparer l’orchestre. La Berceuse et le lumineux Finale achèvent le programme, avant un bis encore plus éclairé, une Chanson de Solveig tirée de Peer Gynt de Grieg qui rappelle à quel point le chef finlandais reste une référence avant tout dans la musique des pays nordiques.
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Philharmonie, Paris Le 26/04/2019 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck, avec la participation du pianiste Nelson Freire à la Philharmonie de Paris. | Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908)
Le Coq d’or, suite
Frédéric Chopin (1810-1849)
Concerto pour piano et orchestre n° 2 en fa mineur op. 21
Nelson Freire, piano
Einojuhani Rautavaara (1928-2016)
Cantus Articus op. 61
Igor Stravinski (1882-1971)
L’Oiseau de feu, suite de 1919
Orchestre Philharmonique de Radio France
direction : Mikko Franck | |
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