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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Stabat Mater de Rossini sous la direction de Domingo Hindoyan Ă la Philharmonie de Paris.
Sans souffrance ni douleur
Pour un concert composé de l’unique Stabat Mater de Rossini, la Philharmonie de Paris invite un quatuor de solistes duquel ressort la basse Roberto Tagliavini et la soprano Sonya Yoncheva, épaulés par le Chœur de Radio France et bien accompagnés par l’Orchestre de Chambre de Paris, dirigé sans spiritualité mais avec attention par Domingo Hindoyan.
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En 2015, Jesús López Cobos dirigeait pour la première fois à la Philharmonie de Paris le Stabat Mater de Rossini. Depuis, le chef espagnol est mort, et c’est aujourd’hui le vénézuélo-suisse Domingo Hindoyan qui s’attèle à l’œuvre. Mais si le premier y avait dès la première note développé la spiritualité en même temps qu’une splendide retenue, le jeune chef ne s’accorde qu’a agencer l’ensemble, sans y exprimer de particularité.
L’Orchestre de Chambre de Paris affiche une belle concentration et justesse, jusque dans ses cuivres, et une belle coloration aux bois, avec une mention pour les flûtes et le hautbois. Le Stabat Mater dolorosa introductif laisse s’exprimer le quatuor vocal et le Chœur de Radio France, bien préparé par Martina Batic, sans exprimer lui non plus particulièrement plus qu’une belle aménité dans cet ouvrage religieux.
Du quatuor se démarque immédiatement la soprano bulgare Sonya Yoncheva, physiquement fatiguée par sa grossesse, mais d’une puissance vocale intègre, en même temps que ressort à chacune de ses interventions la splendeur de son timbre. Elle surpasse Chiara Amarù au Duetto, tant par la profondeur des graves que par l’éclat de l’aigu, même si la mezzo-soprano ne dépare jamais véritablement du groupe et tient très précisément toutes ses parties.
L’Inflammatus emporte encore plus loin la beauté du chant de Yoncheva, toujours très audible dans les deux parties suivantes, notamment le Quartetto, chanté a cappella seulement par les solistes, et non avec le chœur comme habituellement. Celso Albelo expose un léger vibrato dans le Cujus animam, fait d’un chant engagé jusqu’à un contre réb lancé avec vaillance et atteint sans problème.
Des hommes ressort pourtant surtout Roberto Tagliavini, très peu souriant en cette soirée, et dont les graves portés dès l’Introduzione se retrouvent pleinement associés à un Pro peccatis retenu. Le Finale n’amène pas avec lui un excès d’intensité, mais conclut une proposition lyrique du Stabat Mater de Rossini sans souffrance ni douleur.
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Philharmonie, Paris Le 28/05/2019 Vincent GUILLEMIN |
| Stabat Mater de Rossini sous la direction de Domingo Hindoyan Ă la Philharmonie de Paris. | Gioacchino Rossini (1792-1868)
Stabat Mater
Sonya Yoncheva, soprano
Chiara AmarĂą, mezzo-soprano
Celso Albelo, ténor
Roberto Tagliavini, basse
Chœur de Radio France
préparation : Martina Batic
Orchestre de chambre de Paris
direction : Domingo Hindoyan | |
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