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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Tout avait bien commencé avec Messages pour orchestre de Kurtag. Dans cette oeuvre où l'influence de Messiaen est sensible, Jacques Mercier obtient de l'Orchestre National d'Ile de France abondance de couleurs et de sonorités. La superposition entre le continuum pianissimo de l'ensemble des pupitres et le jaillissement furtif de brefs fragments mélodiques est caractérisé par une dynamique qui, au lieu de varier l'intensité sonore, joue sur la texture orchestrale, tantôt vaporeuse, désagrégée ou alors très dense.
Mais dès le Concerto pour orchestre de Bartok, l'orchestre oublie son sens du relief et cette fois, la texture se fait brouillonne et les motifs paraissent mal griffonnés par la baguette de Jacques Mercier. Trop soigneux, trop timide, manquant de souffle, il semble s'attacher seulement à trouver des sonorités flatteuses : même si le vibrato des violons, le martellato des violoncelles, la limpidité des flûtes ou la clarté des cuivres sont autant de réussites dans cette quête, celle-ci est inutile si l'ensemble n'est pas charpenté l'indispensable et impétueuse tenue rythmique propre à Bartok.
La soirée achève de s'enliser avec le concerto pour violon, violoncelle et orchestre Là encore, les timbres de l'orchestre ne sont là encore pas suffisamment différenciés et il n'en résulte que pesanteur et effet de masse. Mais les solistes au lieu de le rattraper l'enfoncent. Témoin le jeu du violoncelliste Jérôme Pernoo. De son archet éclosent des sons âpres, sans rondeurs ni contours mélodiques bien distincts. Et il a beau compenser du visage ce qu'il ne fait pas avec son instrument : aucune oreille n'est dupe. De son côté, le violoniste Olivier Charlier – dont le son écrase celui du violoncelle - exagère tant les inflexions mélodiques et rythmiques qu'il en caricature l'esprit du folklore hongrois. N'est pas slave qui veut.
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Salle Pleyel, Paris Le 21/10/2000 Pauline GARAUDE |
| Rentrée parisienne de l'Orchestre National d'Ile de France. | Orchestre National d'Ile-de-France
Jacques Mercier, direction
Kurtag : Messages pour orchestre
Brahms : concerto pour violon, violoncelle et piano
Bartok : Concerto pour orchestre | |
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