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CRITIQUES DE CONCERTS 30 décembre 2024

Reprise de Lohengrin de Wagner dans la mise en scène de Yuval Sharon, sous la direction de Christian Thielemann au festival de Bayreuth 2019.

Bayreuth 2019 (1) :
Coup de foudre ?

© Enrico Nawrath

Production en bleu et orange de Lohengrin, plus amusante qu’émouvante, avec une équipe musicale plus honnête que savoureuse, où s’illustre un Piotr Beczala rayonnant, emmenée par un Christian Thielemann engagé mais inégal. Libre à chacun d’être déconcerté ou amusé par ce royaume des mouches où la fée électricité vient faire péter quelques plombs.
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 11/08/2019
Thomas COUBRONNE
 



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  • Grosse farce Ă  prendre au premier degrĂ©, effort intellectuel pour faire descendre de son piĂ©destal une Ĺ“uvre sĂ©rieuse dont le sens promĂ©thĂ©en nous Ă©chappe ? Après les souris en noir et blanc de Neuenfels, les mouches Ă©lectriques en bleu et orange de Sharon ! Mais lĂ  oĂą existait une rĂ©flexion (avec toutes ses limites) sur le laboratoire, on peine ici Ă  dĂ©celer autre chose qu’une lecture naĂŻve, Ă  mi-chemin entre Maya l’abeille et Caspar David Friedrich.

    Faut-il rire du combat aĂ©rien (d’ailleurs ratĂ©, les acrobates restant au coude-Ă -coude tandis que les chanteurs ont dĂ©jĂ  repris la scène), des diffĂ©rents « coups de foudre Â» infligĂ©s Ă  Elsa lors de son supplice au I et Ă  Telramund au III, de la Cour d’un Roi Heinrich insignifiant tellement en dĂ©saccord avec le superbe chant ouvragĂ© de Georg Zeppenfeld, ou frĂ©mir aux menaces empoisonnĂ©es que Thielemann distille Ă  travers des cuivres bouchĂ©s de cauchemar, auxquels les superbes ciels peints des dĂ©corateurs Neo Rauch et Rosa Loy apportent un surcroĂ®t de menace prĂŞte Ă  vous tomber sur la tĂŞte ?

    Mais peut-être est-ce là la principale valeur de ce spectacle, qu’il nous fait confiance pour choisir ce que nous voulons éprouver… Après tout, cela ne serait déjà pas si mal, et rachèterait la maladresse par la modestie. Car la lecture rationnelle selon laquelle un peuple d’insectes attirés par le piège lumineux (électrique) du Graal/Lohengrin, finalement électrocuté à l’exception d’Ortud et Elsa (rédemption du monde par la femme oblige) qui décident de s’intéresser à un sapin (de Noël, dans sa livrée de petites LEDS vertes), demeure bien mince.

    Reste une exécution musicale de qualité, où Thielemann alterne les éclats qu’on a dits et les irrégularités, mise en place en permanence fragile, notamment avec des chœurs par ailleurs magnifiques, justesse instable dans les strates d’accords parfaits, mais ligne, souffle, rutilance des cuivres en particulier, et dans une nuance globalement très (trop ?) généreuse, où seuls deux passages pianissimo nous feront sortir la tête du flot de la musique.

    Zeppenfeld, royal, donc, fait de l’ombre au Heerrufer bien plébéien d’Egils Silins, braillant à tue-tête une partie qui mériterait une once de déclamation, tandis que le Telramund de Tomasz Konieczny écrase par sa présence charbonneuse, son timbre noir, son angoisse malfaisante une Ortrud bien placide, Elena Pankratova assurant avec de fort beaux moyens le service minimum, et survolant le rôle. Reste l’honnête Elsa de Camilla Nylund, plutôt attachante, scrupuleuse, techniquement au point, mais sans personnalité, vibrato régulier, phrasé propre, sans saveur et sans reproche.

    Nos moustiques ne s’y sont pas trompés et gravitent autour du Lohengrin rayonnant de Piotr Beczala, pianissimi ténus, diction limpide, et surtout chant si généreux, si solaire, qu’on se dit à chaque aigu que pour être autant donnée, la voix n’a pas de limite. L’auditeur attentif en décèlera bien quelques-unes au III, mezza-voce sans timbre, fatigue manifeste dans la dernière scène, ainsi que quelques failles de par cœur ; n’importe : le miracle du Graal a bien lieu.




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 11/08/2019
    Thomas COUBRONNE

    Reprise de Lohengrin de Wagner dans la mise en scène de Yuval Sharon, sous la direction de Christian Thielemann au festival de Bayreuth 2019.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Lohengrin, opéra romantique en trois actes (1850)
    Livret du compositeur

    Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
    direction : Christian Thielemann
    mise en scène : Yuval Sharon
    décors & costumes : Neo Rauch & Rosa Loy
    Ă©clairages : Reinhard Traub
    préparation des chœurs : Eberhard Friedrich

    Avec :
    Georg Zeppenfeld (König Heinrich), Piotr Beczala (Lohengrin), Camilla Nylund (Elsa von Brabant), Tomasz Konieczny (Friedrich von Telramund), Elena Pankratova (Ortrud), Egils Silins (Der Heerrufer des Königs), Michael Gniffke (1. Edler), Tansel Akzeybek (2. Edler), Marek Reichert (3. Edler), Timo Rihonen (4. Edler), Kitty de Geus, Cornelia Ragg, Maria Schlestein, Annette Gutjahr (Edelknaben).

     


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