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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte Cécile de Rome sous la direction d’Antonio Pappano, avec la participation de Martha Argerich à la Philharmonie de Paris.
La fougue intacte de Martha
Quelques jours après Trifonov et Barenboïm à la Philharmonie, Martha Argerich affiche avec le Premier Concerto de Liszt sa supériorité par un discours nettement plus affirmé que le premier, et une dextérité maintenant très supérieure au second. Antonio Pappano l’accompagne par une fougue toute latine, retrouvée autour pour Weber et Schumann.
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Toujours limité à une sélection d’ouvrages moins nombreux que chez la majorité de ses confrères et consœurs, le répertoire de Martha Argerich s’est encore resserré aujourd’hui et même lorsqu’au programme était d’abord prévu le Concerto pour piano n° 1 de Chopin, c’est finalement celui de Liszt qu’elle propose.
L’Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia débute avec deux gros points d’orgue sur la partie de cuivres, puis le piano attaque, de la même vigueur qu’à son habitude, malgré une partie cadenza très surprenante par certaines notes. L’orchestre redonne ensuite du volume et maintient la fougue de la pianiste, en plus d’exposer très vite la qualité de la clarinette, puis du violon solo.
Pappano accompagne les quatre mouvements liés sans jamais se mettre en avant ; juste là pour éclairer l’artiste, d’une puissance de discours toujours aussi impressionnante en fin d’Allegro maestoso et plus encore dans le Quasi Adagio, où la main gauche passionne à chaque accord. Le triangle, placé juste derrière Argerich sur le devant de la scène, apparaît dans un Scherzo joueur, parfaitement maintenu dans sa légèreté et ses couleurs jusqu’au Finale et sa réexposition du matériau initial, magnifiquement maitrisé par la pianiste sur toute l’amplitude du clavier.
La pianiste argentine, fatiguée, revient aux saluts pour tout de même s’acquitter d’un bis, la première pièce, Von fremden Ländern und Menschen (Gens et pays étrangers) des Scènes d’enfants de Schumann, quelque peu en difficulté sous les doigts d’un esprit qui ne semble déjà plus au piano après ses nombreux aller-retour en coulisse.
Auparavant, Antonio Pappano avait présenté l’ensemble romain dont il est directeur musical depuis 2005 avec une vive ouverture d’Euryanthe de Weber, d’un legato très latin pour rassembler tous les thèmes principaux de l’opéra. Cette fuite en avant surprend par son agencement, tout comme la Symphonie n° 2 de Schumann abordée de la même manière en seconde partie de concert.
Rapide et sans pause, l’ouvrage romantique se fond par cette lecture italienne dans un style très proche de celui de Mendelssohn, compositeur justement créateur de l’ouvrage, en 1846 à Leipzig. Aucune lourdeur, trop souvent présente dans les partitions symphoniques du maître, n’apparaît alors ici. Mais à l’inverse, si l’orchestre porté par un superbe hautbois présente ses plus beaux atours, le geste ininterrompu aux agencements là encore singuliers des plans sonores – dont les altos ou les seconds violons bénéficient parfois – manque fréquemment de matière pour soutenir les plus grands moments.
Le Scherzo convainc alors plus que l’Adagio espressivo, vite laissé pour un brillant Allegro molto vivace et ses cuivres étincelants. Réjoui, Pappano offre deux bis, tous deux en provenance de la patrie des musiciens ; d’abord l’Italiana de Respighi, puis une Danse des heures de La Gioconda de Ponchielli qui enflamme la Philharmonie de Paris.
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Philharmonie, Paris Le 04/11/2019 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte Cécile de Rome sous la direction d’Antonio Pappano, avec la participation de Martha Argerich à la Philharmonie de Paris. | Carl Maria von Weber (1786-1826)
Euryanthe, ouverture
Franz Liszt (1811-1886)
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en mib majeur
Martha Argerich, piano
Robert Schumann (1810-1856)
Symphonie n° 2 en ut majeur op. 61
Orchestra dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia - Roma
direction : Sir Antonio Pappano | |
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