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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Nouvelle production de Boris Godounov de Moussorgski dans une mise en scène de Barrie Kosky et sous la direction musicale de Kirill Karabits à l’Opéra de Zurich.

Covid Godounov
© Monika Rittershaus

Admirable prouesse technique que de donner un opéra avec des chanteurs sur scène mais un orchestre et un chœur à 1 km de là reliés par fibre optique. Michael Volle fait une prise de rôle sensationnelle, porté par la direction intense de Kiril Karabits. Seul Barrie Kosky déçoit par un mélange de redondance et de manque d’inspiration.
 

Opernhaus, ZĂĽrich
Le 26/09/2020
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • Retrouver une salle d’opĂ©ra après six mois d’absence est dĂ©jĂ  en soi une excellente nouvelle. En revanche, dĂ©couvrir une fosse d’orchestre vide de ses musiciens et parsemĂ©e d’enceintes inquiète jusqu’à la projection d’une vidĂ©o expliquant que l’orchestre et le chĹ“ur se trouvent Ă  1 km de lĂ  avec liaison par fibre optique pour la projection du son en direct. Les chanteurs quant Ă  eux sont bien sur scène et chantent normalement.

    On admire la prouesse technique et la bonne qualité du son sortant de la fosse ainsi que la parfaite balance au point que, pour les scènes intimes, cela fonctionne parfaitement. Par contre, pour les nombreuses scènes avec chœur, le principe pèche. Le tableau de Kromy en est gravement affecté mais pourtant, la fin du couronnement procure un frisson immense.

    Il faut dire que l’engagement des musiciens est total et force le respect. Le Philharmonia Zürich et le Chœur de l’Opernhaus, majestueusement conduits par Kiril Karabits, sont admirables. Le chef ukrainien adopte un geste large, magnifiant l’orchestration originale de Moussorgski, instillant des silences intenses et un climat mystérieux qui captent indéniablement l’oreille. Si l'on apprécie d’entendre enfin une production de Boris avec l’acte polonais, on est plus dubitatif sur le curieux mélange des deux versions de l’ouvrage ainsi que sur des coupures malheureuses (dans l’acte polonais justement).

    Michael Volle, qui chante son premier Boris, se montre impressionnant. La tessiture du rôle lui convient parfaitement et le chanteur arrive à offrir une ligne vocale d’une constante qualité tout en étant extrêmement engagé scéniquement. La variété des couleurs, la palette de nuances et d’intentions dont il parsème sa prestation en font déjà un rôle-titre magistral.

    Le reste de la distribution, sans dĂ©mĂ©riter, n’atteint pas le mĂŞme sommet. Si les seconds rĂ´les sont parfaitement tenus (Chelkalov de Konstantin Shushakov, Officier de Valery Murga, Aubergiste de Katia Ledoux ou enfants de Boris avec en Fiodor l’étonnant garçon du Tölzer Knabenchor - Cajetan Dessloch), on retiendra surtout la très belle et sobre Marina d’Oksana Volkova, le Dmitri d’Edgaras Montvidas bien plus Ă  son aise ici que dans le rĂ©pertoire italien, le superbe Rangoni d’un Johannes Martin Kränzle aussi excellent chanteur que parfait acteur. Brindley Sherratt chante un Pimène extraverti et très lyrique (ce qui est un peu dĂ©rangeant pour un rĂ´le de « sage Â») tandis que John Daszak est assez transparent en Chouisky, rĂ´le qui ne semble guère avoir inspirĂ© Barrie Kosky.

    Il faut dire que le metteur en scène a dû s’adapter aux conditions sanitaires qui obligent une certaine distance entre les chanteurs et surtout l’absence de chœurs sur le plateau. Pour compenser, l’Innocent est omniprésent (au point de prononcer les mots de Dmitri dans la scène de Kromy). Le décor de hautes bibliothèques bougeant à chaque changement de scène de manière redondante n’est pas toujours bien adapté aux situations des premiers tableaux. L’acte polonais est plus réussi avec son absence totale de romantisme tandis que les derniers tableaux voient une immense cloche se baisser et se lever à l’envi, ce qui là aussi devient redondant.

    Quelques images baroques suscitent l’étonnement mais l’idée de rendre fous pratiquement tous les personnages n’est guère convaincante. Demeure une direction d’acteurs par moments très affutée, donnant à quelques scènes-clé une intensité que l’on aurait souhaitée tout du long.




    Opernhaus, ZĂĽrich
    Le 26/09/2020
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production de Boris Godounov de Moussorgski dans une mise en scène de Barrie Kosky et sous la direction musicale de Kirill Karabits à l’Opéra de Zurich.
    Modest Moussorgski (1839-1881)
    Boris Godounov, opéra en un prologue et quatre actes (1869-1872)
    Livret du compositeur d’après la tragédie éponyme de Pouchkine et Histoire de la Russie de Karamzine.

    Chœurs de l’Opéra de Zurich
    Philharmonia ZĂĽrich
    direction : Kirill Karabits
    mise en scène : Barrie Kosky
    décors : Rufus Diwiszus
    costumes : Klaus Bruns
    Ă©clairages : Franck Evin
    préparation des chœurs : Ernst Raffelsberger
    régie son en live : Oleg Surgutschow

    Avec :
    Michael Volle (Boris), Oksana Volkova (Marina), Edgaras Montvidas (Dmitri), Johannes Martin Kränzle (Rangoni), Brindley Sherratt (Pimène), Alexei Botnarcicu (Varlaam), Iain Milne (Missaïl), Katia Ledoux (l’Aubergiste), Lina Dambrauskaité (Xenia), Cajetan Dessloch (Fiodor), Konstantin Shushakov (Chelkalov), Irène Friedli (la Nounou), Valery Murga (l’Officier).

     


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