altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Récital de Nikolaï Lugansky au Festival International de piano de La Roque-d’Anthéron 2021.

La Roque 2021 (4) :
La dextérité de Lugansky

© Valentine Chauvin

Toujours fascinant dans les avalanches de notes des partitions interprétées, Nikolaï Lugansky aborde la Sonate au clair de lune comme l’Opus 111 de Beethoven sans toujours parvenir à clairement construire son discours, ensuite difficile à porter dans la transcription due à Rachmaninov de la Partita n° 3 de Bach, puis magique dans les Etudes-Tableaux du Russe.
 

Auditorium du Parc, La Roque-d'Anthéron
Le 04/08/2021
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Bons baisers d’Eltsine

  • RĂ©gal ramiste

  • L'Étrange NoĂ«l de Mrs Cendrillon

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Beethoven est plus que jamais installĂ© tout en haut du rĂ©pertoire de piano et l’étĂ© le dĂ©montre encore, tant au festival Radio France Montpellier-Occitanie qu’à Salon-de-Provence ou Ă  La Roque-d’AnthĂ©ron, oĂą les Ĺ“uvres du compositeur sont intĂ©grĂ©es Ă  une majoritĂ© de rĂ©citals, dont ceux des grands Russes.

    Et si Berezovsky a préféré commencer par une sonate de l’Opus 2, Lugansky présente lui à l’Auditorium du Parc deux sonates bien plus célèbres, à commencer par la Mondschein. Il introduit l’Adagio sostenuto avec un soutien marqué des graves à la main gauche, tandis que le flux créé par la main droite déploie avec magnificence la ligne mélodique. L’Allegretto et le Presto agitato trouvent une même facilité sous ces doigts, pourtant ici d’une élocution plus timorée, avec des focalisations parfois surprenantes sur certaines parties.

    L’ultime sonate du compositeur viennois (n° 32 op. 111) laisse discerner les mêmes obstacles à globaliser le discours, qui surprend encore par la mise en retrait de Lugansky dans la présentation de l’Arietta, puis dans les indécisions des premières variations, avec des plans très marqués sur la deuxième. Le surplus de dynamique des suivantes ravive la ferveur, avec une technique d’une incroyable dextérité, jamais utilisée pour l’effet. La variation 4 trouve alors une rare facilité dans le flot continu de notes déversées, pour un flux maintenu avec le même délié jusqu’à la sixième et ultime variation.

    La seconde partie du programme, entrecoupée par plus de cinq minutes d’attente où le public resté assis sent que le pianiste a besoin de se reposer en coulisse, convie aux ouvrages de Rachmaninov, avec une première partition d’un intérêt mitigé, puisqu’il s’agit d’une transcription très romantisée de la Partita n° 3 pour violon BWV 1006. Lugansky y étale encore sa dextérité et prépare surtout aux chefs-d’œuvre du compositeur russe ensuite présentés, avec une sélection d’Études-Tableaux différente de celle inscrite sur le programme initial.

    Plutôt que trois de l’Opus 33 et autant de l’Opus 39, il donne donc seulement les n° 2 et 5 du premier cycle et cinq numéros du second. La première pièce introduit une atmosphère très concentrée, d’une lumière froide, superbement développée par un toucher en état de grâce. La suivante, avec une utilisation non limitée de la pédale forte, permet de créer tous les grands élans émotionnels recherchés par Rachmaninov, tout en restant sur une palette de couleurs glacées.

    Les cinq Études-Tableaux de l’Opus 39 fascinent tout autant, toujours magiquement fluidifiées par le jeu du pianiste, notamment dans une n° 4 particulièrement joueuse, contrebalancée par la gravité de la n° 5 juste après. Lugansky revient aux saluts pour trois bis, dont deux de Rachmaninov encore, une Romance et un Prélude, et surtout au milieu la Fantaisie-Impromptu en ut# op. 66 de Chopin, où la virtuosité alliée à une géniale liberté procure l’un des plus grands moments du récital.




    Auditorium du Parc, La Roque-d'Anthéron
    Le 04/08/2021
    Vincent GUILLEMIN

    Récital de Nikolaï Lugansky au Festival International de piano de La Roque-d’Anthéron 2021.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Sonate pour piano n° 14 en ut# mineur op. 27 náµ’ 2 « Mondschein Â»
    Sonate pour piano n° 32 en ut mineur op. 111
    Johann-Sebastian Bach (1685-1750)
    Partita n° 3 pour violon en mi majeur BWV 1006 (Prélude, Gavotte et Gigue)
    Transcription pour piano de Rachmaninov
    SergeĂŻ Rachmaninov (1873-1943)
    Études-Tableaux op. 33 n° 2 & 5
    Études-Tableaux op. 39 n° 4, 5, 6, 8 & 9
    NikolaĂŻ Lugansky, piano

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com