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| CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de La Force du destin de Verdi dans une mise en scène de Gianni Santucci et sous la direction de Renato Palumbo à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège.
Force et destinée
Dans une mise en scène très classique aux superbes décors, La Force du Destin trace à Liège son chemin à coup d’arias et de pistolets, où une distribution de qualité s’attèle à développer la partition de Verdi. Portée par la Leonora de Siri, la musique bénéficie aussi de la fosse, traitée d’un geste particulier par la direction de Renato Palumbo.
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Dans sa note de programme, le metteur en scène Gianni Santucci assume une mise en scène légère. Inutile alors de revenir ici sur un combat dans lequel Liège n’est jusqu’à présent jamais entré, celui de dynamiser le propos par l’image, puisque l’ancien directeur, Stefano Mazzonis di Pralafera, s’en est toujours éloigné. Récemment arrivé, Stefano Pace fera sans doute évoluer l’idée, mais en attendant, on trouve pour le premier opéra de la saison wallonne, La Forza del destino, une production dont ressort seulement l’extrême qualité des décors de Gary Mc Cann.
Dans des costumes classiques, les chanteurs évoluent sans grand traitement dramaturgique, bien malmené dans le duel entre Alvaro et Don Carlo, normalement à l’épée et ici vaguement au pistolet, dont pas un coup de feu ne sort, tandis que les deux chanteurs se dérobent par le côté. Aucune grande scène n’est particulièrement développée pour cet opéra verdien joué ici dans son habituelle version milanaise de 1869, avec des artistes toujours de face pour chanter.
Alors on profite de ce pour quoi nous sommes là : la musique, avec pour commencer une fosse dont l’orchestre est entraîné par le chef, Renato Palumbo, fluide et énergique dès la Sinfonia. Par lui, l’accompagnement se montre toujours adapté, solaire dans la scène bohémienne de Preziosilla, tendu dans les moments de destinée. Plus mesuré pour les parties religieuses, il redevient dynamique dans l’action, sans jamais mettre son plateau en difficulté, en plus de toujours développer avec attention les soli des instrumentistes.
Sur scène, le chœur ravit dès ses Holà du II, puis à la scène d’église, malheureusement un peu ridiculisée par la proposition scénique, au point de rendre le Fra Melitone d’Enrico Marabelli peu drôle, alors qu’il semblait vouloir s’y atteler. Preziosilla retrouve avec Nino Surguladze la récente Amneris des lieux, moins agile pour endiabler en bohémienne, bien que le timbre soit agréablement coloré sur tout le spectre. Michele Pertusi offre un Padre Guardiano charismatique au grave parfaitement posé, bien contrasté avec celui plus chaleureux du Melitone.
Du trio de tête, le Don Alvaro de Marcelo Álvarez tient sans férir toute sa partie, toujours un peu en force, mais sans aucune difficulté, même dans un Vita è inferno bien engagé. Don Carlo permet à Simone Piazzola d’enchaîner les grands airs, d’abord sans grande portée, puis de plus en plus exalté, notamment dans Morir au III. Mais s’il ne faut en garder qu’une, c’est vers María José Siri que l’on se tournera. La première aria de sa Leonora présente une voix encore peu réchauffée, mais Sono giunta montre la puissance du spinto de la soprano, qui déploie toute sa fougue au dernier acte, pour un Pace, pace mio Dio dont la dernière phrase tient en un souffle, superbement filée.
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Opéra Royal de Wallonie, Liège
Le 19/09/2021
Vincent GUILLEMIN |
| | Nouvelle production de La Force du destin de Verdi dans une mise en scène de Gianni Santucci et sous la direction de Renato Palumbo à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. | Giuseppe Verdi (1813-1883)
La Forza del destino, opéra en 4 actes
Livret de Francesco Maria Piave d’après le drame musical Don Avaro o la fuerza del sino du Duc de Rivas
Chœurs et Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
direction : Renato Palumbo
mise en scène : Gianni Santucci
décors : Gary Mc Cann
costumes : Fernand Ruiz
éclairages : Alex Brok
préparation des chœurs : Denis Segond
Avec :
Marcelo Álvarez (Don Alvaro), María José Siri (Donna Leonora di Vargas), Simone Piazzola (Don Carlo di Vargas), Michele Pertusi (Il Padre Guardiano), Enrico Marabelli (Fra Melitone), Nino Surguladze (Preziosilla), Maxime Melnik (Trabuco), Alexei Gorbatchev (Il Marchese di Calatrava), Angélique Noldus (Curra), Bernard Aty Monga Ngoy (Un Alcade), Benoît Delvaux (Un Chirurgo).
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