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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Symphonie n° 2 de Mahler par l’Orchestre de Paris sous la direction de Semyon Bychkov à la Philharmonie de Paris.
Puissante résurrection
Directeur musical de l’Orchestre de Paris jusqu’en 1998, Semyon Bychkov n’avait jamais redirigé la formation depuis. Il revient avec l’œuvre programmée pour ouvrir et refermer son mandat, la Symphonie Résurrection de Mahler, pour laquelle les années de maturité ont étiré le matériau, au détriment des mouvements médians et à l’avantage d’un Finale puissant.
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L’Orchestre de Paris retrouve enfin celui qu’ils ont quitté vingt-trois ans plus tôt. Depuis, beaucoup de musiciens sont partis, dont le premier violon Roland Daugareil il y a quinze jours, mais il en reste encore de l’époque pour aborder la Symphonie n° 2 de Mahler, dont le titre Résurrection correspond d’autant plus à l’occasion que l’œuvre avait aussi servi à Bychkov pour sa prise de mandat de 1989 et son départ neuf ans plus tard.
Le chef de bientôt 69 ans entre dans l’œuvre par la grande forme, avec un son maîtrisé et étale. Sa façon d’attaquer l’Allegro maestoso met à nouveau en avant la qualité supérieure de l’Orchestre de Paris depuis ses années à la Philharmonie, d’une tension et gravité de cordes qui n’ont plus à pâlir face aux formations d’outre-Rhin, au risque de peut-être à terme perdre un peu de leur transparence.
Passée l’introduction, Bychkov s’attèle à agencer les masses tout en gardant une forme continue comme contenue, avec toujours un traitement soigné des pianissimi. Descendu de son pupitre pour une pause de quelques minutes, comme le souhaitait Mahler entre le premier et le second mouvement, il laisse aussi entrer les deux chanteuses, ainsi que quelques trompettes d’abord à l’arrière-scène.
Puis il pimente l’Andante moderato d’un geste presque viennois de la main gauche pour entraîner ses violons, conduits par l’excellent premier solo invité, Igor Yuzefovich, du BBC Symphony Orchestra, pour une superbe dernière reprise du thème avant la coda. Ce mouvement lent comme le Scherzo, initié par des coups de timbales nets, pâtissent quelque peu de leur étirement, en dépit de fortissimi portés par des cuivres alertes, à commencer par des trombones remarquables toute la soirée.
Urlicht met en avant la contralto Christa Mayer, dont la ligne de chant droite manque d’émotion. Puis le cri introductif du Finale redonne de la vigueur aux cordes graves, jusqu’à l’apparition du thème complet de la résurrection avec un Chœur de l’Orchestre de Paris impeccablement préparé. Assis jusqu’aux derniers instants, les choristes développent d’abord leur chant dans la mystique d’une vision qui n’est pas sans rappeler celle tout aussi subtile proposée par le chef russe il y a trois ans à Bayreuth dans la fin de Parsifal.
À cette gestion si mature s’accorde la voix pure de la soprano Hanna-Elisabeth Müller, tout à fait angélique, qui gagne encore en couleur lorsqu’elle se lève pour déployer la voix. Avec un chœur lui aussi enfin debout, ils concluent dans la puissance la Résurrection, prolongée par un orchestre aux cuivres éclatants, renforcé par les musiciens de la fanfare de coulisse rentrés sur scène, et dans les sonorités retentissante de l’orgue, du tam-tam et des cloches.
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Philharmonie, Paris Le 22/09/2021 Vincent GUILLEMIN |
| Symphonie n° 2 de Mahler par l’Orchestre de Paris sous la direction de Semyon Bychkov à la Philharmonie de Paris. | Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en ut mineur « Résurrection »
Hanna-Elisabeth MĂĽller, soprano
Christa Mayer, alto
Chœur de l’Orchestre de Paris
préparation : Lionel Saw
Orchestre de Paris
direction : Semyon Bychkov | |
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