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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio Franck sous la direction de Mikko Franck à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris.
Hommage hongrois
Créée deux jours plus tôt au Mupa de Budapest, la Cziffra Psodia de Peter Eötvös retrouve le dimanche à l’Auditorium de Radio France les Hongrois Miklós Lukács au cymbalum et János Balázs au piano, aux côtés de l’Orchestre Philharmonique de Radio France et de son directeur musical Mikko Franck, enflammés ensuite dans la Symphonie en ré mineur de César Franck.
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Dans un programme presque classique avec ouverture-concerto-symphonie, le concert du Philharmonique de Radio France introduit pourtant un nouvel ouvrage important, à réentendre dans le futur par d’autres interprètes pour en valider définitivement l’intérêt. János Balázs sera le soliste de la nouvelle œuvre de Peter Eötvös, mais il est déjà présent d’emblée dans la Fantaisie hongroise de Liszt, pour piano et orchestre.
Cette fantaisie, dont le terme est souvent adopté pour décrire la forme libre utilisée par les compositeurs, à l’instar de Chopin, manque ici quelque peu de cette notion sous la direction concentrée de Mikko Franck. Reste alors à profiter des amples sonorités d’un Philhar chaud, dont on ne reconnaît pas forcément toutes les têtes dans les cordes, une autre partie étant au même moment en fosse à l’Opéra Comique.
En plus de l’orchestre, l’ouvrage romantique bénéficie du jeu puissant de Balázs, déjà particulièrement agile et très bien adapté pour tirer l’œuvre de Liszt sans jamais en faire une simple pièce de virtuosité. Un rapide aller-retour en coulisse du pianiste et du chef, puis les mêmes reviennent devant un ensemble dans lequel s’est glissé discrètement un artiste relativement célèbre, notamment par ses albums de jazz : Miklós Lukács.
Du cymbalum, celui-ci prend moins l’ascendant que le piano dans la nouvelle partition d’Eötvös, mais participe souvent à développer cette Cziffra Psodia, œuvre biographique dont l’instrument principal est évidemment celui du pianiste dont on fête cette année les cent ans de la naissance, quand l’instrument secondaire se réfère à celui joué par son père, cymbaliste au début du siècle dernier. Basée sur une technique maintenant habituelle consistant à traduire en notes les lettres, le concerto tient sur la suite de notes G-e-(o)-r-g-e-s C-z-(i)-f-f-r-a.
Passé cet élément technique dont toutes les répétitions sont difficiles à identifier à la première écoute, se retient surtout un matériau excellement maîtrisé, dont le style hongrois et la gestion du contrepoint ne sont pas sans rappeler ceux des concertos de Bartók. De tout juste trente minutes, l’ouvrage trouve là encore le doigté souple et énergique de János Balázs, accompagné par un orchestre inspiré, dont se démarque la densité des percussions ainsi que les soli du premier violon de Ji Yoon Park.
Toujours déterminé, le pianiste enchaîne les bis et propose encore une Rapsodie hongroise n° 6 et un Liebestraum n° 3 d’une superbe dextérité. L’entracte passé, le Philharmonique revient au complet pour rejouer un ouvrage enregistré il y a deux ans avec leur directeur musical, la Symphonie en ré mineur de César Franck. A l’image du concert, l’interprétation se montre flamboyante, portée par les cordes échauffées par la direction de Mikko Franck, et dans le deuxième mouvement par le cor anglais de Stéphane Suchanek.
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Auditorium de la Maison de la Radio, Paris Le 07/11/2021 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre Philharmonique de Radio Franck sous la direction de Mikko Franck à l’Auditorium de la Maison de la Radio, Paris. | Franz Liszt (1811-1886)
Fantaisie hongroise
Péter Eötvös (*1944)
Cziffra Psodia, concerto pour piano et cymbalum obligato.
Miklós Lukács, cymbalum
János Balázs, piano
CĂ©sar Franck (1822-1890)
Symphonie en ré mineur
Orchestre Philharmonique de Radio France
direction : Mikko Franck | |
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