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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de chambre de Paris sous la direction de Douglas Boyd, avec la participation du pianiste Jean-Efflam Bavouzet au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Un Anglais Ă Paris
De retour devant l’orchestre dont il était encore récemment directeur musical, le Britannique Douglas Boyd propose un programme Paris-Londres avec d’abord une pièce d’Elgar pour cordes seules, puis un concerto pour piano de Haydn ainsi que sa Symphonie n° 82, entrecoupés d’une œuvre moderne, At First Light de George Benjamin.
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Parti pour d’autres horizons après avoir laissé la direction de l’Orchestre de chambre de Paris à Lars Vogt, Douglas Boyd n’en oublie pas pour autant son ancienne formation et revient au pupitre face à elle cette saison pour un programme intelligemment composé autour de Paris et Londres. Initiée par l’Introduction et Allegro op. 47 d’Elgar, la soirée montre sa prédominance anglo-saxonne, et l’ouvrage une belle componction sous la battue du chef.
Le son tendu profite, en plus de toutes les cordes de l’orchestre, du quatuor prédominant, bien identifié en dehors du tutti à plusieurs moments. En bon Anglais, Boyd s’accorde autant à Haydn, d’abord avec le Concerto pour piano n° 3 en fa majeur, l’un des seuls dont on soit sûr qu’il fut écrit pour clavecin, quand d’autres l’étaient sans doute avant tout pour orgue. Enregistré récemment par Jean-Efflam Bavouzet, l’ouvrage retrouve au Théâtre des Champs-Élysées ce grand défenseur.
Bien qu’indiqué dans le programme de salle « aux cordes, seuls instruments de l’orchestre », c’est ici dans sa version de Berlin de 1780, avec deux cors ad libitum, qu’il est donné, et si les instruments à vent sont cachés derrière le piano pour le public du parterre, ils sont toutefois bien audibles. Du Steinway, Bavouzet parvient presque parfois à faire croire qu’il joue sur pianoforte, tant il adapte son jeu au style de Haydn. Très applaudie, sa prestation toute en justesse de toucher donnera lieu à un vrai bis : celui du troisième mouvement du concerto, où le pianiste étale toute sa dextérité.
Au retour d’entracte, At the First surprend une salle d’évidence moins habituée à entendre de la musique contemporaine que celle de la Cité de la Musique. Et si George Benjamin sera dans deux jours à la Maison de la Radio pour se diriger lui-même, on regrette qu’il n’ait pas fait le déplacement ce soir pour entendre l’une de ses premières compositions, créée en 1982 par Simon Rattle. Fine et mêlant diverses influences, dont celle de Boulez, l’œuvre montre encore un style en recherche, notamment par la surutilisation de tous types de sons et percussions disponibles, dont le papier déchiré.
La Symphonie n° 82 de Haydn, surnommée « l’Ours », retrouve en dernière partie un chef et une formation dont on connaît l’enregistrement, très intéressant en cela qu’il montre l’extrême souplesse et l’énergie à jouer cette musique. Ce soir encore, Douglas Boyd porte avec allant cette trop rare partition, créée pour rappel dans la capitale française, puisque commandée pour elle. Espérons que cette belle soirée en inspirera d’autres !
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 08/12/2021 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre de chambre de Paris sous la direction de Douglas Boyd, avec la participation du pianiste Jean-Efflam Bavouzet au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Edward Elgar (1857-1934)
Introduction et Allegro, op. 47
Joseph Haydn (1732-1809)
Concerto pour piano et orchestre n° 3 en fa majeur
Jean-Efflam Bavouzet, piano
George Benjamin (*1960)
At First Light
Joseph Haydn
Symphonie n°82 en ut majeur « l’Ours »
Orchestre de chambre de Paris
direction : Douglas Boyd | |
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