|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
|
Concert La Nuit américaine de l’Orchestre National d’Île-de-France sous la direction de Case Scaglione, avec la participation de la pianiste Marie-Ange Nguci à la Philharmonie de Paris.
Amérique française
Prévue initialement au printemps 2020, la Nuit Américaine de l’Orchestre National d’Île-de-France et Case Scaglione trouve enfin place à la Philharmonie de Paris cette année, avec entre le Concerto pour piano de Gershwin et La Mer de Debussy une création de Mackey, A different Drummer, qui met en avant le timbalier Florian Cauquil.
|
|
Bons baisers d’Eltsine
RĂ©gal ramiste
L'Étrange Noël de Mrs Cendrillon
[ Tous les concerts ]
|
Ce devait être le 20 mars 2020 à la Philharmonie, mais les évènements liés au Covid-19 en ont décidé autrement, et le concert titré La Nuit américaine de l’ONDIF et son directeur musical Case Scaglione avait dû être annulé. Quasi inchangé, sauf par la perte de la Symphonie n° 1 de Barber en ouverture, le programme revient deux ans plus tard dans six salles d’Île-de-France, dont le mardi à la Philharmonie de Paris.
Gershwin a résonné dans ce même lieu de la Villette il y a un mois avec un concert de l’Orchestre de Paris surdynamisé par le jazzman Wayne Marshall, et réapparaît cette fois avec le Concerto pour piano, bien plus porté par l’énergie du chef que par la pianiste. Passionnante récemment dans les œuvres de Saint-Saëns, Marie-Ange Nguci aborde presque de la même manière la partition américaine et passe à côté de tout son côté joueur et de sa brillance, sauf dans l’Allegro agitato, très bien géré de son doigté très agile.
Comme si elle voulait prouver elle-même qu’elle s’accorde pour le moment mieux à la musique française, elle propose en bis le compositeur précité, avec sa quatrième des Six études op. 111, « Les Cloches de Las Palmas ». L’entracte intervient et au retour en salle, les timbales ont remplacé le Steinway sur le devant de la scène, pour laisser la primeur à Florian Cauquil, excellent timbalier solo de l’orchestre depuis 2013, qui introduit par son index tourné autour d’un verre la création française de A different Drummer de Steven Mackey, co-commandée par le Dallas Symphony Orchestra et créée au Texas en 2019.
La partition se développe par des épisodes bruitistes en recherche d’atmosphères états-uniennes, bien agencés tant par Cauquil que par le célesta et les deux autres percussionnistes à l’arrière-scène. Passé une longue séquence où le timbalier évolue surtout par des coups secs alternés un à un sur les cinq timbales, celui-ci bénéficie d’un long solo avant de pouvoir enfin exalter la dernière partie, plus naturelle et bien dopée également par l’orchestre, notamment ses cuivres.
L’œuvre achevée, les timbales de devant disparaissent pour ne plus laisser que celles du fond et la formation symphonique au grand complet interpréter La Mer de Debussy. Scaglione s’y plonge avec mesure, peu agité et beaucoup plus concentré à ordonner précisément les pupitres, au bénéfice des solos, dont ceux magnifiques du premier violon d’Ann-Estelle Médouze, mais au détriment d’un discours auquel il manque tant la puissance que la délicatesse.
| | |
|
Philharmonie, Paris Le 15/03/2022 Vincent GUILLEMIN |
| Concert La Nuit américaine de l’Orchestre National d’Île-de-France sous la direction de Case Scaglione, avec la participation de la pianiste Marie-Ange Nguci à la Philharmonie de Paris. | George Gershwin (1898-1937)
Concerto pour piano en fa
Marie-Ange Nguci
Steven Mackey (*1956)
A different Drummer, concerto pour timbales
Florian Cauquil, timbales
Claude Debussy (1862-1918)
La Mer
Orchestre National d’Île-de-France
direction : Case Scaglione | |
| |
| | |
|