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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Version de concert de La Vestale de Spontini sous la direction de Christophe Rousset au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
La Vestale en VF
Prévue un seul soir en version de concert au TCE avec l’équipe du Palazzetto Bru Zane après l’enregistrement de l’œuvre en français, La Vestale consacre la Lucia de Marina Rebeka, en plus de trouver la présence forte de Nicolas Courjal, accompagnée d’un Vlaams Radiokoor enflammé et d’une direction de Christophe Rousset concentrée sur les contrastes de la partition.
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Connu en italien au disque par les enregistrements avec Callas puis Muti, La Vestale a pourtant été créée à Paris en français en 1807 et fait partie des premiers ouvrages considérés comme Grand-Opéra. Il est donc parfaitement légitime de pouvoir trouver une version de référence dans cet idiome et c’est dans ce dessein que la Fondation Palazzetto Bru Zane, omniprésente en cette fin d’année après les redécouvertes récentes de Phrynée ou Frédégonde, a regroupé une équipe musicale à même d’offrir une captation de haute qualité.
Juste après les cessions en studio à Boulogne, l’œuvre est donnée en version de concert au Théâtre des Champs-Élysées, dans la salle qui avait déjà redonné une grande visibilité à la version française en 2013 avec Jérémie Rhorer. Aujourd’hui, on trouve à la direction Christophe Rousset et si son geste n’est pas des plus lisibles, ce qu’il fait des Talens Lyriques est excellent dans les contrastes de la partition, si tant est que l’on assume de nombreuses scories aux vents, meilleurs que bien d’autres de formations anciennes, mais jamais aussi nets et purs que des instruments modernes.
Bien que flamand, le Vlaams Radiokoor préparé par Bart van Reyn impressionne par sa flamme pour ses interventions et sera sans doute l’une des grandes forces de l’enregistrement. À l’inverse, Aude Extrémo ne parvient pas plus qu’Uria-Monzon il y a neuf ans à porter véritablement la Grande Vestale, limitée dans l’aigu et sans l’énergie et la finesse qu’apporte Marina Rebeka à Lucia, encore réservée à l’acte I, puis sublime à partir de son magnifique air au II, et toujours agile et bien démarquée dans les ensembles.
Licinius revient à Stanislas de Barbeyrac et si la tessiture correspond au rôle, il se montre en difficulté dans la virtuosité de sa partie, où l’on aurait plus attendu Spyres ou Scala. Au moins a-t-il pour lui la beauté du timbre et la couleur, là où la basse Tassis Christoyannis ne correspond pas à Cinna, chanté à la première de l’ouvrage par un ténor et souvent donné aujourd’hui à un baryton. Il livre toujours un français impeccable, comme dans Frédégonde à Tours il y a dix jours, mais marque bien moins par ses graves inadaptés que Nicolas Courjal pour son superbe Grand Pontife, secondé dans l’ampleur du chant par les quelques interventions de David Witczak en Consul et Chef des Aruspices.
Après cette prestation, il reste à attendre la sortie du coffret, pour laquelle on peut prédire que les qualités et défauts précités se retrouveront à l’identique. Au moins aura-t-on une vraie version (sans le ballet) en français au disque sur laquelle se tourner, un point à mettre à l’honneur du Palazzetto Bru Zane !
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 22/06/2022 Vincent GUILLEMIN |
| Version de concert de La Vestale de Spontini sous la direction de Christophe Rousset au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Gaspare Spontini (1774-1851)
La Vestale, tragédie lyrique en trois actes (1807)
Livret d’Etienne de Jouy
Marina Rebeka (Julia)
Stanislas de Barbeyrac (Licinius)
Tassis Christoyannis (Cinna)
Aude Extrémo (La Grande Vestale)
Nicolas Courjal (Le Grand Pontife)
David Witczak (Un Consul / Chef des Aruspices)
Vlaams Radiokoor
préparation des chœurs : Bart van Reyn
Les Talens Lyriques
direction : Christophe Rousset | |
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