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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de Simon Boccanegra de Verdi dans une mise en scène de Laurence Dale et sous la direction de Speranza Scappucci à l’Opéra royal de Wallonie-Liège.
Flamboyant Boccanegra
Cette nouvelle production de Simon Boccanegra de Verdi due au ténor britannique Laurence Dale bénéficie d’une mise en scène minimaliste aux décors rappelant l’époque mussolinienne, sous la conduite experte de la cheffe italienne Speranza Scappucci, flamboyante dans la fosse de l’Opéra de Liège, et à la tête d’une belle et homogène distribution.
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Pour Arturo Toscanini, l’opéra était une affaire de chef, et la prestation de Speranza Scappuci aura répondu parfaitement à ce que l’on attend d’une direction d’orchestre verdienne. Cette disciple de Riccardo Muti s’est forgée un solide métier grâce aux différents postes de cheffe de chant qu’elle a occupés pendant une dizaine d’années. Dans cette œuvre au livret sibyllin se déroulant dans la Gênes du XIVe siècle, elle fait preuve d’une autorité et d’une énergie qui dynamisent phalange et chœurs de l’opéra wallon.
En toute sécurité, les voix peuvent donner le meilleur d’elles-mêmes dans une mise en scène littérale de Laurence Dale (lui-même chanteur) et des décors mobiles rappelant l’esthétique de l’époque mussolinienne. En toile de fond, la mer toujours recommencée (celle des hauts faits du corsaire Boccanegra devenu Doge à son corps défendant), deux lions monumentaux en guise de portail en référence à la Renaissance dont les beaux costumes sont parfois le reflet au sein d’uniformes fascistes.
Le plateau vocal est à la hauteur de l’enjeu avec, en Simon Boccanegra, le Roumain George Petean qui, par sa présence et l’émotion dont il fait preuve dans la scène finale, emporte l’adhésion. Federica Lombardi pour sa prise de rôle en Amelia (sa fille retrouvée) projette des aigus puissants et un registre sans faille. L’expérience, l’engagement et la prise de risques de Marc Laho en Gabriele Adorno contribuent à faire oublier qu’il n’a plus l’âge de la passion, tandis que Lionel Lhote campe un plébéien Paolo d’une méchanceté suggestive, revanchard jusqu’à la traitrise (il empoisonne Simon).
Moins sollicité en patricien Fiesco, la basse Riccardo Zanellato possède un legato soigné au détriment de la profondeur. Succès public garanti et enthousiasme partagé vis-à -vis de Speranza Scappucci qui signe ici sa dernière production en tant que directrice musicale mais reviendra en juin 2023 à Liège pour les Dialogues des Carmélites de Poulenc.
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Opéra Royal de Wallonie, Liège Le 21/06/2022 Michel LE NAOUR |
| Nouvelle production de Simon Boccanegra de Verdi dans une mise en scène de Laurence Dale et sous la direction de Speranza Scappucci à l’Opéra royal de Wallonie-Liège. | Giuseppe Verdi (1813-1901)
Simone Boccanegra, opéra en quatre actes (1857, révision 1881)
Livret de Francesco Maria Piave et Arrigo Boito d’après une pièce de Gutiérrez
Chœurs et Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
direction : Speranza Scappucci
mise en scène : Laurence Dale
décors : Gary Mc Cann
costumes : Fernand Ruiz
Ă©clairages : John Bishop
préparation des chœurs : Denis Segond
Avec :
George Petean (Simon Boccanegra), Federica Lombardi (Amelia Boccanegra), Riccardo Zanellato (Jacopo Fiesco), Marc Laho (Gabriele Adorno), Lionel Lhote (Paolo Albiani), Roger Joakim (Pietro), Xavier Petithan (Un capitaine), Anne-Françoise Lecoq (Une servante d’Amelia). | |
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