altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

The Outcast d’Olga Neuwirth par l’Ensemble intercontemporain et l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Matthias Pintscher à la Philharmonie de Paris.

À trop charger la barque…
© Anne-Elise Grosbois

Avec The Outcast, un hommage à Melville, Olga Neuwirth poursuit avec des moyens importants et durant quatre-vingt-dix minutes ses obsessions relatives au pouvoir, à l’environnement et à la question du genre. Comme la chasse au Léviathan du capitaine Achab, cette poursuite conduit à un naufrage, celui d’une partition dont on espérait tellement plus.
 

Philharmonie, Paris
Le 26/09/2022
Thomas DESCHAMPS
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Bons baisers d’Eltsine

  • RĂ©gal ramiste

  • L'Étrange NoĂ«l de Mrs Cendrillon

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • ProfondĂ©ment marquĂ©e par sa lecture des romans et nouvelles de Melville, la compositrice Olga Neuwirth s’est lancĂ©e dans la composition de plusieurs Ĺ“uvres inspirĂ©es par cet univers. La plus imposante, The Outcast, se rattache au livre phare de l’écrivain, le mythique Moby Dick qui traite plĂ©thore de thèmes puissants dans une richesse contrapuntique fascinante.

    Apparemment, ce matériau n’a pas suffi à Neuwirth qui ajoute à son livret des textes de Lautréamont, Levis Caroll, Edward Lear et Walt Whitman ainsi que d’autres textes de Melville. Et comme si ce n’était pas suffisant, la compositrice autrichienne ajoute un personnage, celui du vieil écrivain (joué par un excellent acteur, Johan Leysen) dont les monologues sont l’œuvre d’une compatriote, Anna Mitgutsch.

    Autant bavardes que denses, ces interventions sur fond de grisaille électronique enfoncent des portes ouvertes sur le travail de l’écrivain et son rapport aux personnages, usent de parallèles rabâchés sur la symbolique du Léviathan ou sur l’inévitable question du genre. Ce dernier point a conduit Neuwirth à faire de Ishmael une Ishmaela, femme cachant sa féminité jusqu’au moment où seule survivante elle peut dénouer sa chevelure. Et de convoquer Bartleby, antihéros de la nouvelle éponyme de Melville, transformé en un Klaus Nomi au féminin qui fait grelotter ses I would prefer not to.

    La barque est tout autant chargée côté musique avec huit chanteurs solistes, un orchestre assez important, un chœur d’hommes et un chœur d’enfants. L’écriture par aplats de textures est tout aussi dense que le livret. Si le style en est composite comme souvent chez la compositrice, le rendu est complètement nivelé par une projection sonore qui semble ne jamais se départir de la nuance mezzo forte.

    L’excellence des interprètes et le dévouement de Matthias Pintscher aux commandes ne parviennent pas à sauver l’entreprise dont on ne gardera que les passages chantés par le chœur de garçons (époustouflant Münchner Knabenchor) qui rappellent le meilleur Britten. C’est également dommage pour le dispositif statique mais très atmosphérique mis en place par Netia Jones. Pour reprendre le motto de Bartleby, l’on ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait mieux fait de s’abstenir.




    Philharmonie, Paris
    Le 26/09/2022
    Thomas DESCHAMPS

    The Outcast d’Olga Neuwirth par l’Ensemble intercontemporain et l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Matthias Pintscher à la Philharmonie de Paris.
    Olga Neuwirth (*1968)
    The Outcast (2008-2012)
    Livret de Barry Gifford et Olga Neuwirth, avec monologues pour Old Melville de Anna Mitgutsch

    Ensemble intercontemporain
    Orchestre du Conservatoire de Paris
    Company of Music
    MĂĽnchner Knabenchor
    direction : Matthias Pintscher
    réalisation et design vidéo : Netia Jones
    costumes : Susie Kirk
    projection sonore : Robin Meier

    Avec :
    Susanne Elmak (Ishmaela), Otto Katzameier (Ahab), Andrew Watts (Queequeg), Anna Clementi (Bartleby), Johan Leysen (Old Mleville), Steve Karier (père Mapple), Johannes Bamberger (Starbuck), Peter Brathwaite (Stubb) et David Schilde (Pip).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com