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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Chanceuse, Stéphanie d'Oustrac l'est, et doublement. Car à un vrai physique de théâtre (Edwige Feuillère jeune ?), elle joint une voix au grain très personnel, charnue dans le registre grave, facile et solide dans l'aigu. Le timbre, auquel il arrivait d'être opaque, s'est éclairci. Quant à la technique, elle semble suffisamment aguerrie pour faire face aux vocalises les plus hardies. La musicalité, la justesse d'expression, le tempérament : tout ce qu'il faut pour aborder trois cantates romaine de Haendel placées sous le signe de l'amour. La plus longue est aussi la plus spectaculaire ; l'héroïne en est Armide, abandonnée par Renaud.
Peut on passer sous silence l'accompagnement de l'ensemble La Bergamasca, ses violons particulièrement grinçants, et son manque d'imagination ? Certes pas ; car dès les premières mesures, ce sont justement les violons, et eux seuls, qui soutiennent la voix, dans ce récitatif où la délaissée exhale sa plainte! Fort heureusement, Stéphanie d'Oustrac ne se démonte pas pour si peu ; à peine a-t-elle commencé à chanter, Armide elle est , Armide elle reste, énonçant clairement les mots, négociant les ornements avec énergie. Avec le même aplomb, elle avouera Mi palpita il core (la flûte peu fantaisiste d'Alexis Kossenko ne l'aidera guère), avant de célébrer les paysages désolés qui servent de refuges à un amant malheureux (Alpestre monte).
Si jeune et déjà si douée, que lui manque-t-il encore ? Un rien de décontraction, de naturel, de variété dans le choix des nuances et des couleurs, appliquées avec un certain systématisme. Rien qui ne puisse venir, le temps aidant à cette fraîche Melpomène (1).
(1) Muse de la Tragédie
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Théâtre Grévin, Paris Le 20/11/2000 Michel PAROUTY |
| Récital de Stéphanie d'Oustrac au Théâtre Grévin | Récital Stéphanie d'Oustrac (mezzo soprano)
Ensemble La Bergamasca
Œuvres de Hændel
Théâtre Grévin, le 19 novembre. | |
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