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CRITIQUES DE CONCERTS |
31 octobre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä, avec le concours de la pianiste Alice Sara Ott à la Philharmonie de Paris.
Contrastes juvéniles
Une nouvelle soirée foisonnante de couleurs pour l’Orchestre de Paris sous la baguette de son directeur musical. La nouvelle fresque de Saariaho ne manque pas de grandeur mais le concerto en sol de Ravel souffre d’un déficit de présence de la soliste. Nouvel opus stravinskien enregistré en concert par Decca, Le Sacre du printemps est emporté par l’ardeur de Mäkelä.
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Complicité artistique
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Hommage au réalisme poétique
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Comme pour le concert de rentrée, une œuvre de la Finlandaise Kaija Saariaho ouvre le bal. Vista, une pièce créée à Helsinki par Susanna Mällki en 2020, voit la compositrice renouer avec l’orchestre pur après le triomphe de son opéra Innocence. L’utilisation d’un vaste effectif et de tout l’ambitus dynamique témoigne de la joie de ne plus à avoir se soucier du rapport scène orchestre.
Deux mouvements, Horizons et Targets, s’enchaînent pour vingt-cinq minutes où l’apparente opposition se résout par une communauté de matériaux. Saariaho déploie de vastes résonnances acoustiques où l’on note un magnifique usage des sourdines des cuivres, le tout dans une narration toujours lisible qui conduit inéluctablement au retour à l’état initial. Le Concerto pour piano en sol de Ravel qui suit fait l’effet d’un coup de fouet après cette page voluptueuse.
Klaus Mäkelä lance son orchestre dans un fol élan où tout est esprit et légèreté dans un exercice funambule. La pianiste Alice Sara Ott suit ce mouvement sans pouvoir imposer une quelconque présence. L’absence de projection de son jeu transforme le concerto en sinfonietta avec solo de piano. Scrupuleux dans l’Adagio, son jeu disparaît de nouveau pour le mouvement perpétuel du Presto où l’orchestre se tire de nouveau un succès étourdissant. Ce n’est que dans la Gnossienne n° 1 de Satie donnée en bis que l’on peut se faire une idée du jeu sensible de la pianiste.
En seconde partie de programme, Mäkelä poursuit son exploration des grands ballets de Stravinski. Après L’Oiseau de feu spectaculaire donné en septembre dernier, le chef finlandais se lance dans un Sacre du printemps tout en ruptures. La première partie multiplie les paroxysmes dynamiques qui ne trouvent aucune digue dans l’acoustique de la salle Pierre Boulez. Plus qu’une chorégraphie, on a l’impression d’entendre un ado en transe jouant de sa batterie sans limite aucune, car les percussionnistes de l’Orchestre de Paris suivent leur jeune chef comme un seul homme.
En contraste de cette Adoration de la terre échevelée, le début de la seconde partie (Le Sacrifice) multiplie les raffinements. Mäkelä obtient des cordes un jeu envoûtant et des teintes d’une grande subtilité chez les vents. Le retour à la sauvagerie est détaillé avec cruauté mais on regrette quelque peu que le chef ne résiste pas à accélérer la pulsation finale au lieu d’en conserver le caractère inexorable.
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Philharmonie, Paris Le 05/10/2022 Thomas DESCHAMPS |
| Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä, avec le concours de la pianiste Alice Sara Ott à la Philharmonie de Paris. | Kaija Saariaho (*1952)
Vista (2019)
Maurice Ravel (1875-1937)
Concerto pour piano en sol majeur (1931)
Alice Sara Ott, piano
Igor Stravinski (1882-1971)
Le Sacre du printemps (1913)
Orchestre de Paris
direction : Klaus Mäkelä | |
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