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| CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de Tannhäuser de Wagner dans une mise en scène de David Hermann et sous la direction de Daniele Rustioni à l'Opéra de Lyon.
La Guerre des étoiles
Absent de l'opéra de Lyon depuis 1971, Tannhäuser fait son grand retour dans une mise en scène futuriste, entre Star Wars, Metropolis et Mad Max, de David Hermann, et sous la direction de Daniele Rustioni. Triomphe pour le rôle-titre chanté par Stephen Gould, bien entouré par Johanni van Oostrum en Elisabeth et Irene Roberts en Vénus.
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Il faudra bien réviser sa saga Star Wars avant de se rendre à l'Opéra de Lyon pour le Tannhäuser que met en scène David Hermann. Si l'esthétique générale s'inscrit une perspective volontairement futuriste, les références ne font pas toujours mouche dans cette histoire de rédemption et d'affrontement entre amour charnel et amour courtois.
Le Venusberg est déplacé dans un univers de femmes androïdes dont la vidéo nous détaille la construction, avec une allusion directe au Metropolis de Fritz Lang. Difficile d'imaginer une relation torride avec cette Vénus à qui Tannhäuser lit ses poèmes. Les retrouvailles du chevalier avec la Wartburg ont lieu dans un désert à la Mad Max, reflété par l'impressionnant décor en forme de miroir géant qui domine à l'arrière-scène. En revanche, le concours de chant manque cruellement d'originalité avec un chœur sur gradins tenu à distance des protagonistes par de curieuses barrières de protection.
Elisabeth croise dans le désert la longue file fantomatique des pèlerins de retour de Rome. Constatant l'absence de son bien-aimé, elle va elle-même à la rencontre des androïdes du Venusberg tandis que Tannhäuser rejoue devant Wolfram sa confrontation avec un pape aux allures de l'empereur Darth Sidious. Elisabeth réapparaît in fine, en compagnie de Vénus pour une scène de réconciliation œcuménique où les deux femmes distribuent à la foule les sabres laser qui ont fait le succès des films.
Le plateau est dominé par Stephen Gould, qui remplaçait Simon O'Neill initialement prévu. La voix est en bien meilleure forme qu'à Bayreuth cet été, capable de phraser avec une puissance remarquable malgré des tensions audibles dans l'aigu. La Vénus d'Irene Roberts est impressionnante d'autorité et de projection, avec une densité dans la couleur qui promet de bien belles choses dans l'avenir.
Elle est suivie de près par Johanni van Oostrum, Elisabeth dont la ligne brillante et solide offre au personnage une carrure de premier plan. Robert Lewis (Walther) et Pete Thanapat (Biterolf) font belle impression là où le Wolfram bien phrasé de Christoph Pohl manque sensiblement de surface et de contraste. Le Landgrave de Liang Li impressionne par la résonance et l'ampleur de la projection, avec Giulia Scopelliti très élégante dans le rôle du Pâtre.
Le chœur réglé par Benedict Kearns joue la carte de la puissance et de la couleur, avec au III quelques faiblesses dans l’intonation et l'homogénéité. La fosse est dirigée avec brio par le directeur musical Daniele Rustioni qui fait ses grands débuts dans un opéra de Wagner. On retrouve ici ses qualités de transparence et de chant. La battue s'attache à privilégier une couleur et une liberté dans la ligne qui peut parfois manquer d'impact et de poids quand il s'agit de faire entendre la structure comme dans les préludes des actes impairs.
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Opéra national, Lyon
Le 18/10/2022
David VERDIER |
| | Nouvelle production de Tannhäuser de Wagner dans une mise en scène de David Hermann et sous la direction de Daniele Rustioni à l'Opéra de Lyon. | Richard Wagner (1813–1883)
Tannhäuser und der Sängerkrieg auf Wartburg, opéra romantique en trois actes (1845)
Livret du compositeur
Chœurs, Maîtrise et Orchestre de l’Opéra de Lyon
direction : Daniele Rustioni
mise en scène : David Hermann
décors et vidéo : Jo Schramm
costumes : Bettina Walter
éclairages : Fabrice Kebour
préparation des chœurs : Benedict Kearns
Avec :
Liang Li (Hermann, Landgrave de Thuringe), Stephen Gould (Tannhäuser), Christoph Pohl (Wolfram von Eschenbach), Robert Lewis (Walther von der Vogelweide), Dumitru Mădăraşăn (Reinmar von Zweter), Kristofer Lundin (Heinrich der Schreiber), Pete Thanapat (Biterolf), Johanni van Oostrum (Elisabeth), Irène Roberts (Vénus), Giulia Scopelliti (Un jeune pâtre).
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