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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital de Bertrand Chamayou pour célébrer le retour du Steinway 1907 à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret, Paris.
Retour au salon
Dans le cadre des concerts mensuels du mercredi, la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret (ex-Médiathèque musicale Mahler) inaugure le retour du Steinway 1907 avec le parrain de la rénovation, Bertrand Chamayou, toujours aussi subtil dans les jeux d’eaux de Liszt et Ravel, qu’il mêle le temps d’un récital aux cloches mystiques de Wagner.
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Acquis par la famille Singer-Polignac en 1907 avant d’être adopté par Henry-Louis de La Grange, le Steinway légué en 2019 à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret retrouve sa place au salon, après neuf mois d’une restauration rendue possible grâce au support de soixante-neuf donateurs, et surtout aux mains expertes de Sylvie Fouanon et de son élève Marion Lainé, toutes deux présentes pour le récital du parrain de la rénovation.
D’un peu plus d’une heure, le programme accorde deux cycles développés depuis de longues années par Bertrand Chamayou, encore évoqués avec nous en interview cet été. Associé avec les courts Miroirs de Ravel, celui bien plus dense des Années de pèlerinage de Liszt s’intègre par seulement deux extraits, dont Sposalizio (Mariage) pour introduire le concert. Court portrait musical de la peinture éponyme de Raphaël, l’œuvre met déjà en avant les graves ainsi que les pédales d’un piano magnifiquement ravivé, par sa structure technique comme par sa superbe parure.
La Marche solennelle vers le Saint-Graal, extraite de Parsifal de Wagner, permet d’entendre ensuite la facette de transcripteur de Liszt, en même temps que l’œuvre image des cloches au piano, carillons retrouvés différemment dans la dernière pièce ravélienne de la soirée. Plus complexe dans son écriture, la transcription met moins en valeur le toucher du pianiste, qui oublie trop le jeu de salon, au risque de contraster autant que dans un ample auditorium. Plus agile et plus fluide juste après, Chamayou retrouve toute sa magnificence par les couleurs aquatiques des Jeux d’eau à la Villa d’Este, d’autant plus exaltées qu’elles sont mises en regard avec d’autres Jeux d’eau ensuite, ceux de l’hommage de Ravel à Liszt.
En dernière partie, après une Pavane pour une infante défunte raffinée, sans pathos et dans un tempo rapide, les Miroirs débutent avec retenue pour des Noctuelles plus ouvertes vers la fin, avant de subtils Oiseaux tristes et Une barque sur l’océan parfaitement emportée dans les flux et reflux de notes. L’Alborada del gracioso démontre la technique impeccable du pianiste français, qui conduit à une lumineuse Vallée des cloches, dont le style debussyste est mis en exergue par le bis, le huitième des Préludes du Livre I : La Fille aux cheveux de lin.
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Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret, Paris Le 23/11/2022 Vincent GUILLEMIN |
| Récital de Bertrand Chamayou pour célébrer le retour du Steinway 1907 à la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret, Paris. | Franz Liszt (1811-1886)
Années de pèlerinage II, S.161 : Sposalizio
Années de pèlerinage III, S.163 : Les jeux d’eau à la Villa d’Este
Richard Wagner (1813-1883) / Franz Liszt (1811-1886)
Parsifal : Marche solennelle vers le Saint-Graal, S.450
Maurice Ravel (1875-1937)
Pavane pour une infante défunte
Jeux d’eau
Miroirs
Bertrand Chamayou, piano Steinway 1907 | |
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