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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Reprise des Noces de Figaro de Mozart dans la production de Netia Jones, sous la direction de Louis Langrée à l’Opéra national de Paris.
Noces d’essai
Créée il y a dix mois avec des restrictions liées au Covid-19, la nouvelle mise en scène des Noces de Figaro de Mozart due à Netia Jones retrouve déjà le Palais Garnier, pour offrir une dramaturgie finalement classique à une distribution dont ressort le Figaro de Luca Pisaroni, sous la direction pleine de ferveur de Louis Langrée.
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Encore peu habitué à l’opéra, Gustavo Dudamel avait montré ses limites avec Mozart en début d’année, tandis que l’actuel directeur de l’Opéra Comique Louis Langrée, invité pour la deuxième fois seulement à l’Opéra de Paris et pour la première fois au Palais Garnier, rappelle par sa virtuosité et sa facilité à dynamiser l’orchestre et le plateau, qu’il est aussi depuis deux décennies le directeur du Mostly Mozart Festival de New York.
On trouve donc chez lui la maturité mozartienne, mais aussi chez le Figaro de cette nouvelle distribution, porté par un Luca Pisaroni toujours aussi à l’aise et jeune après vingt ans dans le rôle, lui qui est également passé à plusieurs reprises par le Comte Almaviva, aujourd’hui campé par un Gerald Finley moins agile dans l’italianità mais d’une intelligence de chant comme de jeu toujours aussi passionnante.
Des femmes se démarque Jeanine De Bique, dont certains phrasés en manque de souplesse s’oublient vite face à l’énergie de l’artiste en scène, qui porte avec une véritable joie de vivre Susanna, quand la Comtesse Almaviva trouve plus de retenue, de style comme de souffle, en la présence de Miah Persson. James Creswell pour un téméraire Bartolo et surtout Éric Huchet pour un Basilio particulièrement démarqué dans le sextuor, complètent une distribution où il faut encore citer l’espiègle Cherubino de Rachel Frenkel, Franck Leguérinel en drolatique Antonio ou Ilanah Lobel-Torres en attirante Barbarina.
Sophie Koch offre toute sa parure à Marcellina, malgré son air comme trop souvent coupé, dans cette production d’une façon ridiculement mise en évidence par un passage en scène silencieux, tandis que la scène occultée est écrite sur le mur. Ainsi va la nouvelle proposition scénique, car si l’Opéra de Paris a finalement préféré se séparer des Noces d’or de Strehler deux ans avant leur anniversaire, celles de Netia Jones font à côté bien pâle figure.
Leur concept tient à une simple mise en abîme justifiée par le fait que Les Noces sont montées depuis deux siècles : on peut donc aujourd’hui les présenter en cours de montage. Époque oblige, on prend aussi des pincettes avec l’histoire pour ajouter quelques éléments #MeToo, et situer l’action dans des décors représentant des parties de mise en scène traditionnelle, alternées avec des pans de coulisses et des plans de montage.
Finalement, tout ce décorum maintient une dramaturgie extrêmement classique qui n’empêche jamais le chef et le plateau de jouer le principal : le génial livret de Da Ponte d’après Beaumarchais et la musique de Mozart !
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Palais Garnier, Paris Le 26/11/2022 Vincent GUILLEMIN |
| Reprise des Noces de Figaro de Mozart dans la production de Netia Jones, sous la direction de Louis Langrée à l’Opéra national de Paris. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Le Nozze di Figaro, dramma giocoso en quatre actes (1786)
Livret de Lorenzo Da Ponte d’après Beaumarchais
Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Louis Langrée
mise en scène, décors, costumes & vidéos : Netia Jones
Ă©clairages : Lucy Carter
chorégraphie : Sophie Laplane
préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano
Avec :
Gerald Finley (Il Conte di Almaviva), Miah Persson (La Contessa di Almaviva), Luca Pisaroni (Figaro), Jeanine De Bique (Susanna), Rachel Frenkel (Cherubino), Sophie Koch (Marcellina), James Creswell (Bartolo), Éric Huchet (Don Basilio), Christophe Mortagne (Don Curzio), Ilanah Lobel-Torres (Barbarina), Franck Leguérinel (Antonio), Boglárka Brindás, Teona Todua (Donne). | |
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