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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Symphonie n° 6 de Mahler par l’Orchestre philharmonique de Munich sous la direction de Lorenzo Viotti à la Philharmonie de Paris.
D’une pierre deux coups ?
La visite à la Philharmonie de Paris des Münchner Philharmoniker montre une formation en récupération. Lorenzo Viotti dirige une Sixième Symphonie de Mahler claire et animée. Des qualités louables qui ne suffisent pas à traduire toute la sombre ambiguïté d’une partition mêlant le plus personnel à des traits très extérieurs.
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Lorenzo Viotti se saisit d’un micro. Non pas pour faire une annonce mais simplement pour présenter succinctement la Symphonie n° 6 de Mahler qu’il va interpréter avec l’Orchestre philharmonique de Munich. Le chef qui a fait ses premières études à Lyon propose une rapide description de chacun des mouvements. Cette brève intervention témoignant de sa volonté de communication a eu au moins une conséquence : le public s’est abstenu d’applaudir entre les mouvements. Ce qui n’est pas toujours dommageable mais qui l’aurait été ici, puisque, à l’inverse de la majorité de ses collègues, le chef fait suivre l’Allegro energico par le Scherzo (et non par l’Andante) reprenant le sombre défilé du début de la symphonie.
En revanche, Viotti a annoncé dans sa présentation trois coups de marteaux pour le dernier mouvement alors qu’il dirige la version révisée de cette œuvre qui n’en comporte que deux. Cette petite imprécision qui aura peut-être tenu en haleine une partie du public, ne se reflète pas dans sa manière de diriger : si l’orateur commet une erreur, le chef se montre méticuleux.
Dès les premières mesures, on est frappé par la sonorité assez claire de l’orchestre qu’on a connu pas toujours aussi propre ces dernières années. Les différents plans sonores sont bien étagés comme ils le seront tout au long de la soirée. L’articulation entre les développements successifs est elle aussi très nette. Ces qualités ont semble-t-il une contrepartie : l’ambivalence de l’œuvre n’est pas vraiment traduite et l’ensemble baigne dans une lumière chaleureuse surprenante.
Le deuxième mouvement confirme cette impression tant la valse perd tout caractère grinçant. L’Andante moderato n’illustre pas la tristesse promise dans l’allocution. Il faut dire qu’on attendait aussi plus de lyrisme d’un chef qui pratique régulièrement l’opéra. Tout à sa mise en place, Viotti oublie le cantabile naturel de cette musique. Pour le vaste dernier mouvement, le chef brasse les masses mais laisse s’installer un forte quasi permanent qui lasse, comme s’il n’avait plus de réserve de dynamique.
Les cordes de l’orchestre montrent de belles qualités plastiques tout comme les vents, mais les percussions exposent trop de faiblesses, que ce soient la caisse claire et les timbales bien timides, tandis que les cloches sonnent aigres. Le fameux marteau n’a rien de terrifiant. Presque partout, le chef pose son discours avec un allant indéniable dans l’impulsion, plus qu’il ne le phrase. Ce faisant, il semble passer à côté des enjeux les plus tragiques d’une partition qu’on a entendue plus riche ici même.
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Philharmonie, Paris Le 27/02/2023 Thomas DESCHAMPS |
| Symphonie n° 6 de Mahler par l’Orchestre philharmonique de Munich sous la direction de Lorenzo Viotti à la Philharmonie de Paris. | Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 6 « Tragique » (1904)
MĂĽnchner Philharmoniker
direction : Lorenzo Viotti | |
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