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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne sous la direction de Marin Alsop, avec le concours de la pianiste Gabriela Montero à la Philharmonie de Paris.
Radio Vienne… ici Paris
Pour sa première à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne dirigé par Marin Alsop réussit parfaitement la prise de contact avec le public. Le programme, varié, investit plusieurs époques (Mozart, Dvořák, Eisendle) en invitant la pianiste Gabriela Montero. La soirée se termine sur un bis festif avec la Pussy-(r)-Polka de Winkler.
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Heliosis d’Hannah Eisendle évoque les diverses formes d’un soleil agressif à travers un langage tonal élargi, parfois presque similaire au genre de la musique de film. La compositrice y utilise tous les contrastes à sa disposition – grave/aigu, tranquille/agité – et travaille sur des mélodies détimbrées (cor, clarinette). Attentive aux entrées de tous ses musiciens, Marin Alsop soutient par son dynamisme cette courte œuvre, tout en confirmant la qualité du RSO Wien dans le répertoire contemporain.
Sous les doigts de la Vénézuélienne Gabriela Montero, le Concerto pour piano n° 24 de Mozart ne se montre pas très émouvant. Dans le premier mouvement, la soliste maîtrise parfaitement la technique, mais déploie un toucher lourd par une interprétation droite et peu subtile. De son côté, la cheffe donne une vision classique de l’œuvre, sans rechercher le romantisme, mais plutôt avec un son raffiné des pupitres, aux caractères dramatiques et mélancoliques. Avec le doux et lumineux Larghetto, Montero convainc davantage grâce à un toucher délicat, concentré sur les désinences. En dialogue privilégié avec les bois et les cors, la petite harmonie fait des merveilles par son homogénéité et son équilibre parfaits.
Avec l’Allegretto final, l’orchestre s’engage mieux, tantôt souple, tantôt sautillant ou martial. Alsop se préoccupe particulièrement de la balance des pupitres, quand la pianiste fait sentir toutes les appogiatures d’un jeu sans pédale, et retombe dans les travers interprétatifs du mouvement initial. Sa cadence improvisée et magnifiquement structurée éveille toutefois l’attention, grâce à un son perlé qu’on aurait aimé entendre plus tôt. Finalement, c’est avec le bis que Gabriela Montero conquiert, en improvisant sur Mon manège à moi de Piaf pour étaler une habile synthèse du répertoire pianistique.
Souvent louée pour ses interprétations d’œuvres romantiques et postromantiques, Marin Alsop livre une Septième de Dvořák emportée, au son ample, dirigée sans partition. Dans l’Allegro maestoso, la cheffe marie adroitement les caractères nobles et pastoraux, puis la qualité des bois et des cors frappe dans un Poco adagio d’une douceur toujours voilée par l’inquiétude. Le Scherzo évoque l’héritage tchèque de Dvořák, avec son thème populaire que Marin Alsop fait danser. La réussite de ce mouvement à plusieurs facettes tient à la précision de transitions toujours bien senties. Le Finale et ses rythmes vigoureux semble en regard un peu caricaturé, bien que l’orchestre y affirme tout son spectre au travers de dynamiques sculptées.
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Philharmonie, Paris Le 20/03/2023 Chloë ROUGE |
| Concert de l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne sous la direction de Marin Alsop, avec le concours de la pianiste Gabriela Montero à la Philharmonie de Paris. | Hannah Eisendle (*1993)
Heliosis
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano n° 24 en ut mineur KV 491
Gabriela Montero, piano
AntonĂn Dvořák (1841-1904)
Symphonie n° 7 en ré mineur op. 70
Ă–RF Radio-Symphonieorchester Wien
direction : Marin Alsop | |
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