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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’altiste Lise Berthaud, du clarinettiste Pierre Génisson et du pianiste Jean-Frédéric Neuburger au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
En forme de romantisme
Dans le cadre de La Belle Saison, le pianiste français Jean-Frédéric Neuburger retrouve le Théâtre des Bouffes du Nord pour un programme autour du romantisme en compagnie de l’altiste Lise Berthaud et du clarinettiste Pierre Génisson, où seule la première pièce, Contes de Fées de Schumann, appartient réellement à ce mouvement.
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Autour du romantisme, le concert d’avril de La Belle Saison avec un trio pour clarinette, alto et piano lorgne plus sur les inspirations que sur cette période musicale elle-même. C’est donc seulement avec la première pièce, Märchenerzählungen, que l’on trouve en la personne de Robert Schumann un véritable compositeur romantique. Encore un peu froid dans le premier mouvement, le trio s’échauffe à mesure pour livrer une pétillante fin d’ouvrage, bien emmenée par l’alto de Lise Berthaud.
Moins accessible pour beaucoup d’auditeurs, l’Hommage à R.Sch. de György Kurtág fait ensuite un intéressant parallèle avec la première œuvre en trio, en plus de trouver une belle amplitude de souffle dans la clarinette de Pierre Génisson, ainsi qu’un toucher profond dans le clavier de Jean-Frédéric Neuburger. Il y a peu dans cette salle pour Mantra de Stockhausen, le pianiste est cependant interdit de la pièce du compositeur cette fois-ci, la seule du programme qu’il ne jouera pas, puisqu’il s’agit de l’Herbstmusik, IV. Laub und Regen (Musique d’Automne) pour alto et clarinette. Alors et un peu à la manière de certains combats de Licht, les cellules et thèmes s’échangent entre l’archet de Lise Berthaud et les dynamiques ponctuations de Génisson.
Quant à Neuburger, il faut attendre la pièce suivante pour lui donner la primeur : Maldoror, d’après les chants du Comte de Lautréamont, composé par le pianiste pour son seul instrument. Une fois quelques gommes appliquées sur un accord dans le grave, Neuburger se permet une courte présentation pour décrire non seulement son œuvre, mais revenir à la construction de tout le concert. Et s’il cite Stockhausen comme dans le courant post-romantique en opposition à Boulez, c’est pourtant à ce dernier que l’on pense d’abord dans l’écriture de sa partition, notamment par la célérité et le foisonnement de certaines parties.
Trop complexe pour certains, l’œuvre verra quelques départs à sa fin, bien qu’on puisse penser à l’inverse qu’il s’agissait de l’un des meilleurs moments du concert, le grave sourd donnant au rendu un caractère particulier, bien adapté à la noirceur des chants écrits par Isidore Ducasse. Pour rassurer tout le monde, le trio revient une dernière fois avec un ouvrage classique de Mozart, ou plutôt préromantique, puisqu’il s’agît d’une de ses pièces avec clarinette, et plus spécifiquement le Trio Les Quilles, dont le frétillant Rondeaux sera bissé aux saluts.
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Théâtre des Bouffes du Nord, Paris Le 17/04/2023 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’altiste Lise Berthaud, du clarinettiste Pierre Génisson et du pianiste Jean-Frédéric Neuburger au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris. | Robert Schumann (1810-1856)
Märchenerzählungen, op. 132
György Kurtág (1926*)
Hommage Ă R. Sch.
Karlheinz Stockhausen (1928-2007)
Herbstmusik, IV. Laub und Regen
Jean-Frédéric Neuburger (1986)
Maldoror
Wolfgang Amadeus Mozart (1956-1791)
Trio pour clarinette, alto et piano en mib KV 498 « Kegelstatt »
Lise Berthaud, alto
Pierre GĂ©nisson, clarinette
Jean-Frédéric Neuburger, piano | |
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