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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 décembre 2024 |
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Nouvelle production de Rusalka de Dvořák dans une mise en scène de Paul-Émile Fourny sous la direction de Kaspar Zehnder à l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz.
Ondine en écrin bleuté
C’est avec une entrée au répertoire que l’Opéra de Metz clôture sa saison. Rusalka trouve pour l’occasion une mise en scène réaliste du directeur des lieux, Paul-Émile Fourny, qui offre un écrin bleuté à une distribution portée par Yana Kleyn dans le rôle-titre et Milen Bozhkov en Prince, face aux couleurs très françaises de l’orchestre assumées par Kaspar Zehnder.
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Surtout illustrative, la mise en scène de Paul-Émile Fourny débute sur des images projetées sur un écran afin de nous plonger dans les profondeurs lacustres. À l’arrière-scène, un grand palais miniature, reproduction du casino de Constanța, réalisé quelques années après la création de Rusalka. De cet édifice roumain presque abandonné, on retrouvera l’intérieur au II, puis enfin la miniature retournée avec le Prince à l’intérieur, endormi dans ce luxueux tombeau où il tombe inanimé par le baiser de sa nymphe, en une sorte de Belle au bois dormant inversée.
En cherchant à ajouter du réalisme à l’histoire, la production du directeur des lieux profite des lumières toujours aussi bien dosées et ici joliment froides et bleutées de Patrick Méeüs, ainsi que des décors de belle facture d’Emmanuelle Favre, tandis que les costumes de Giovanna Fiorentini s’accordent à la proposition en offrant de jolies robes à pans d’écailles aux êtres aquatiques, à comparer aux habits style fin XIXe des humains.
Sur le plateau, presque tout le monde est en prise de rôle, à commencer par la soprano dano-russe Yana Kleyn pour Rusalka. Elle offre une voix lyrique, plus portée vers le bas-médium qu’à l’habitude pour ce rôle, en perdant au fur et à mesure un vibrato d’abord bien marqué. Sans chercher la noirceur, Insung Sim propose ses graves chaleureux à l’Ondin tandis qu’Emanuela Pascu recherche une sorcière Jezibaba plus souple et moins amère que les chanteuses matures souvent distribuées.
Meilleur élément de la distribution, Milen Bozhkov tient sans férir le rôle très tendu du Prince grâce à un chant plein et dynamique dès sa première intervention. Le fait qu’il ait déjà chanté sa partie lui donne de l’assise et confère de beaux moments à ses airs, quand Kleyn reste encore un peu timide sur la Romance à lune. En apport aux belles Naïades et à de solides seconds rôles, le Chœur de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz tient très bien toutes ses interventions, quand le Ballet chorégraphié par Alba Castillo et Bryan Arias pourrait montrer plus de précision dans la cohésion de certains gestes.
Autre point fort de la représentation, l’Orchestre national de Metz Grand Est dirigé par Kaspar Zehnder ne peut certes jamais trouver la masse entendue dans les plus grandes maisons d’opéra, mais il développe des couleurs françaises bien adaptées à la musique tchèque, notamment dans les bois et surtout sa superbe harpe, délocalisée à gauche en loge. Très applaudie, cette entrée au répertoire signe une belle réussite pour clôturer cette saison en Moselle.
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Opéra-Théâtre de l’Eurométropole , Metz Le 02/06/2023 Vincent GUILLEMIN |
| Nouvelle production de Rusalka de Dvořák dans une mise en scène de Paul-Émile Fourny sous la direction de Kaspar Zehnder Ă l’OpĂ©ra-Théâtre de l’EuromĂ©tropole de Metz. | AntonĂn Dvořák (1841-1904)
Rusalka, opéra en trois actes
Livret de Jaroslav Kvapil
Chœur de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz
Ballet de l’Opéra-Théâtre de l’Eurométropole de Metz
Orchestre national de Metz Grand Est
direction : Kaspar Zehnder
mise en scène : Paul-Émile Fourny
décors : Emmanuelle Favre
costumes : Giovanna Fiorentini
Ă©clairages : Patrick MĂ©eĂĽs
chorégraphie : Alba Castillo & Bryan Arias
préparation de chœurs : Michel Capperon
Avec :
Yana Kleyn (Rusalka), Insung Sim (Vodnik), Milen Bozhkov (Le Prince), Emanuela Pascu (Jezibaba), Irina Stopina (La Princesse étrangère), Marie-Camille Vaquié-Depraz, Rose Naggar-Tremblay, Lidija Jovanović (Naïades), Lamia Beuque (Le Garçon de Cuisine), Matthieu Lécroart (Le Garde-Chasse / Le Chasseur). | |
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