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CRITIQUES DE CONCERTS 22 décembre 2024

Nouvelle production de Lulu de Berg dans une mise en scène de Marle Monteiro Freitas et sous la direction de Maxime Pascal aux Wiener Festwochen 2023.

Lulu frĂ´le la noyade
© Monika Rittershaus

Les Wiener Festwochen ont toujours aimé jouer d’audace, mais on n’imaginait pas, en 2023, retrouver la Lulu de Berg dans sa très problématique version inachevée. Si la mise en scène est pour le moins absconse, proche du happening, la musique rayonne grâce à la direction de Maxime Pascal et un plateau de très belle tenue.
 

Halle E im MuseumsQuartier, Wien
Le 06/06/2023
Yannick MILLON
 



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  • On ne sait qui du chef ou de la metteuse en scène a fait le choix, incomprĂ©hensible aujourd’hui – surtout quelques mois après la mort de Friedrich Cerha, qui avait gĂ©nialement complĂ©tĂ© l’opĂ©ra de Berg – de donner Lulu dans ses seuls deux actes achevĂ©s, et conclue comme autrefois par les Variations du III et l’Adagio (purement instrumental) correspondant aux dernières minutes de l’opĂ©ra.

    Un choix dramaturgique pourrait l’expliquer, mais on serait bien en peine d’identifier une ligne directrice dans le travail abscons de Marlene Monteiro Freitas, dont c’est la première mise en scène lyrique. La relégation de l’orchestre sur une tribune à l’arrière-scène de la Halle E du MuseumsQuartier n’est pas en cause, qui permet un excellent équilibre plateau-orchestre.

    L’action se déroule dans une piscine, le chef hissé sur un plongeoir, huit figurants dont une contorsionniste donnant dans le pléonasme en imitant les attitudes des personnages avec force grimaces et tremblements, en se crachant des petits morceaux de carotte à la figure, ou en rentrant leurs avant-bras dans leur t-shirt pour donner l’impression d’être amputés.

    Et que dire de cette minuscule poupée de cauchemar se mouvant avec difficulté, flanquée d’un Jack l’Éventreur chenu au tomber de rideau ? Ne cherchons pas à expliciter plus avant le spectacle pénible et prétentieux de la chorégraphe cap-verdienne, qui noie son propos sous une incessante gesticulation. Heureusement, la partition de Berg brille particulièrement ce soir.

    D’une battue très souple, Maxime Pascal exalte la beauté et la richesse de l’écriture du compositeur viennois, en soignant ses gradations et ses effets de terreur orchestrale avec une vraie science de la clarté. D’essence debussyste (on pense souvent à Jeux), sa vision est servie par un Orchestre de l’ORF en majesté, percussions cristallines, cordes chatoyantes et cuivres tout en nuances.

    Si elle défend un personnage qui ne laisse guère entrevoir d’arrière-plans déchirés avant son Was tust du ? à Alwa, Vera-Lotte Boecker est taillée pour le rôle-titre : timbre concentré, bas-médium consistant, aigus laser et désarmants de facilité, y compris jambes dans le vide sur les redoutables coloratures d’Er ist blind. Bo Skovhus, même élimé, reste un Dr. Schön éperdu d’amour, tandis que la version en deux actes réduit la Comtesse Geschwitz d’Anne Sofie von Otter à quantité négligeable.

    Chez les ténors, qui partagent un allemand perfectible, on saluera le Peintre éblouissant de radiance de Cameron Becker, qui pourrait sans peine chanter Alwa, auquel Edgaras Montvidas prête un timbre parfois diffus. Si Kurt Rydl impressionne encore par son volume alors qu’il a fêté ses trois quarts de siècle, son Schigolch monolithique ne fait qu’aboyer, quand Katrin Wundsam est d’une flamme inouïe en Lycéen, face à l’Athlète de Martin Summer qui souffre seulement d’un aigu qui parfois se dérobe.




    Halle E im MuseumsQuartier, Wien
    Le 06/06/2023
    Yannick MILLON

    Nouvelle production de Lulu de Berg dans une mise en scène de Marle Monteiro Freitas et sous la direction de Maxime Pascal aux Wiener Festwochen 2023.
    Alban Berg (1885-1935)
    Lulu, opéra en deux actes (1935)
    Version inachevée
    Livret du compositeur d’après L’Esprit de la terre et La Boîte de Pandore de Frank Wedekind

    ORF Radio-Symphonieorchester Wien
    direction : Maxime Pascal
    mise en scène, chorégraphie, costumes & décors: Marlene Monteiro Freitas
    décors & éclairages : Yannick Fouassier

    Avec :
    Vera-Lotte Boecker (Lulu), Bo Skovhus (Dr. Schön), Edgaras Montvidas (Alwa), Cameron Becker (Der Maler), Anne Sofie von Otter (Gräfin Geschwitz), Kurt Rydl (Schigolch), Katrin Wundsam (Eine Theatergarderobiere / Ein Gymnasiast), Martin Summer (Ein Tierbändiger / Ein Athlet), Paul Kaufmann (Der Prinz / Der Kammerdiener), Andreas Jankowitsch (Der Theaterdirektor), Franz Tscherne (Der Medizinalrat).

     


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