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| CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris et du Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de James Gaffigan, avec le concours de la violoniste Nicola Benedetti et du trompettiste de jazz Wynton Marsalis à la Philharmonie de Paris.
Jazz at New Paris
Pour l’un de ses derniers programmes de la saison, l’Orchestre de Paris invite le jazzman Wynton Marsalis avec son Concerto pour violon et sa Symphony n° 4. Écrit pour Nicola Benedetti, le concerto retrouve son archet agile et contrasté avant une Jungle Symphony aux sonorités new-yorkaises jouée en compagnie du Jazz at Lincoln Center Orchestra.
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Plus connu pour ses albums de jazz, Wynton Marsalis fait depuis ses débuts de nombreuses incursions dans la musique classique, d’où une mise à l’honneur en cette fin de printemps dans un programme de l’Orchestre de Paris. Pour l’occasion, le compositeur commence par s’asseoir dans la salle pour écouter la violoniste Nicola Benedetti reprendre le Concerto in D écrit pour elle en 2015.
Créé à Londres avec James Gaffigan, l’ouvrage a été enregistré pour Decca en 2019 par l’actuel directeur musical de l’Orchestre National de France, Cristian Mācelaru, mais c’est bien avec le chef américain qu’il est aujourd’hui repris. La Rhapsody introductive et ses thèmes onctueux feraient d’abord croire à s’y méprendre à du Korngold, mais le rêve devient vite cauchemar et les thèmes ancestraux qui se rappellent à nous font alors plus penser aux emplois d’un Copland.
D’une quarantaine de minutes, l’ouvrage montre une vraie maturité d’écriture pour l’orchestre et surtout pour le violon, toujours superbement souple en même temps que très vivant pour traiter le jazz syncopé Nouvelle-Orléans du Rondo Burlesque comme le Blues ensuite, sans oublier les nombreuses références au fiddle, danse écossaise qui rattache aux origines de Benedetti.
En seconde partie, Wynton Marsalis est au centre de l’orchestre, entouré de l’ensemble Jazz at the Lincoln Center Orchestra, pour interpréter la Symphonie n° 4 du jazzman. Titrée Jungle Symphony, l’œuvre a été créée à New York pour le New York Philharmonic et son ancien directeur musical, Alan Gilbert. Ici, les bruits et atmosphères évoquent souvent Gershwin ou Ives, et à défaut de montrer une très grande habileté d’orchestration, la partition démontre toutefois une vraie qualité de symphoniste, et laisse souvent de superbes soli aux trombones et trompettes de l’ensemble.
Rarement leader pendant la pièce, Marsalis s’offre tout de même l’ultime moment : une longue déploration en conclusion du sixième et dernier mouvement, Struggle in the Digital Market. Alors, il déploie toute sa technique dans un jazz désincarné, achevé par de nombreuses tentatives de régénération, accompagné finement par un trio piano-basse-batterie, sous les coups très doux et régulier du timbalier de l’orchestre. Presque aussi souple qu’un ensemble américain, l’Orchestre de Paris affiche une véritable vigueur et un swing parfaitement adapté à cette musique.
Le second soir du programme, c’est l’anniversaire du contrebassiste Carlos Henriquez, qui est donc la star du premier bis des Jazz at the Lincoln Center, tandis que Marsalis en offre ensuite un second, plus de vingt minutes après la fin de la symphonie, devant un public prêt à le suivre jusqu’au bout de la nuit…
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Philharmonie, Paris
Le 14/06/2023
Vincent GUILLEMIN |
| | Concert de l’Orchestre de Paris et du Jazz at Lincoln Center Orchestra sous la direction de James Gaffigan, avec le concours de la violoniste Nicola Benedetti et du trompettiste de jazz Wynton Marsalis à la Philharmonie de Paris. | Wynton Marsalis (*1961)
Concerto in D
Création française
Nicola Benedetti, violon
Symphonie n° 4 « Jungle Symphony »
Jazz at Lincoln Center Orchestra
Orchestre de Paris
direction : James Gaffigan
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