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CRITIQUES DE CONCERTS |
22 décembre 2024 |
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Premier concert de l’Orchestre du Metropolitan Opera de New York sous la direction de Yannick Nézet-Séguin à la Philharmonie de Paris.
Shakespeare-on-Hudson
Le premier des deux concerts de l’Orchestre du Met à la Philharmonie de Paris propose un programme Shakespeare. L’occasion pour son directeur musical Yannick Nézet-Séguin de montrer davantage les muscles qu’une musicalité qui a pourtant fait la réputation de l’ensemble. La Desdémone d’Angel Blue est la sensation lyrique de la soirée.
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Il y a plus de quatre lustres que l’Orchestre du Metropolitan Opera de New York ne s’était produit à Paris. Le retour longtemps attendu du meilleur et du plus versatile des orchestres de fosse au monde ne déçoit pas, mais il faut attendre la fin de la première pièce du programme pour atteindre la béatitude. Non que les Danses symphoniques de West Side Story constituent un mauvais choix, loin de là , même si curieusement le Met n’a jamais intégré l’œuvre intégrale à son répertoire. On attendait dès le Prologue le tranchant typique d’un orchestre américain, nous n’avons eu que l’impact.
Yannick Nézet-Séguin lance à fond de train son orchestre dans une suractivité dispersée. Du haut de son estrade, le chef semble atteint de la danse de saint Guy. Le résultat perturbe indubitablement la cohésion rythmique de l’ensemble, jusqu’aux claquements de doigts des musiciens. Le Mambo impressionne par sa dynamique mais ne fait pas danser. Ici et là , des solistes de l’orchestre s’échappent de la masse avec une musicalité toute autre, remarquable. Le chef s’assagit pour le Finale et sur un fond de cordes sublimes, les vents en sourdine parachèvent une miraculeuse mutation pour une sorte de requiem bouleversant.
Avant de poursuivre sur le thème de Roméo et Juliette avec Tchaïkovski, l’orchestre propose une œuvre toute récente de Matthew Aucoin sur le thème du Roi Lear. Enchaînant sans interruption quatre épisodes de la tragédie de Shakespeare, Heath montre les talents d’orchestrateur et le lyrisme indéniable de ce jeune compositeur qui commence à se faire un nom dans le monde lyrique nord-américain. Après cette pièce jouée avec une sobriété de bon aloi, le directeur musical du Met revient à une gestique exubérante pour Tchaïkovski avec un résultat tonitruant et peu précis qui ne saurait passer pour authentiquement romantique.
Le début de l’acte IV d’Otello est heureusement l’occasion de retrouver la finesse des solistes de l’orchestre, en premier lieu un merveilleux cor anglais en prologue à la Chanson du saule. Le grand soprano sombre d’Angel Blue donne une profondeur émouvante à cette page ainsi qu’à l’Ave Maria qu’elle achève dans une crise de larmes non feintes. Sa Desdémone n’est pas une ingénue naïve mais une femme éperdument amoureuse et blessée jusqu’aux tréfonds de l’âme.
Face à une incarnation d’une puissance expressive et d’une beauté plastique de rêve, Russell Thomas se contente de chanter parfaitement avec de belles couleurs la colère puis le désespoir du Maure, ce qui est déjà très louable. Parmi les petits rôles tous parfaitement tenus, l’Emilia très timbrée de Deborah Nansteel impose une présence dramatique et musicale. Ici et là , Nézet-Séguin ne résiste pas à se rappeler à notre bon souvenir pour des interventions stupéfiantes mais disproportionnées. Et de nous proposer en bis comme en début de saison avec Philadelphie, une nouvelle mignardise de sa chère Florence Price.
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Philharmonie, Paris Le 27/06/2023 Thomas DESCHAMPS |
| Premier concert de l’Orchestre du Metropolitan Opera de New York sous la direction de Yannick Nézet-Séguin à la Philharmonie de Paris. | Leonard Bernstein (1918-1990)
West Side Story : Danses symphoniques (1960)
Matthew Aucoin (*1990)
Heath – King Lear Sketches (2023)
Piotr Ilitch TchaĂŻkovski (1840-1893)
Roméo et Juliette, ouverture-fantaisie (1869)
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Otello, acte IV (1887)
Russell Thomas (Otello),
Angel Blue (Desdémone)
Deborah Nansteel (Emilia)
Errin Duane Brooks (Cassio)
Michael Chioldi (Iago)
Richard Bernstein (Montano)
Adam Lau (Lodovico)
The Met Orchestra
direction : Yannick NĂ©zet-SĂ©guin | |
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