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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Version de concert de L’Or du Rhin de Wagner sous la direction de Kent Nagano au festival d’été de Lucerne 2023.

Lucerne 2023 (1) :
Wagner au théâtre

© Peter Fischli

Expérience captivante que ce Rheingold cherchant à se rapprocher au maximum des conditions d’exécutions connues par Wagner avec un travail millimétré sur l’articulation, le vibrato, la prononciation, la déclamation, les tempi, l’instrumentarium. Avec Kent Nagano, le texte prend un relief extraordinaire et nous entraîne au théâtre.
 

Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern
Le 22/08/2023
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • Wagner historiquement informĂ©, on connaĂ®t dĂ©jĂ , mais c’est bien davantage qui est proposĂ© Ă  Lucerne. Car au-delĂ  des instruments d’époque, c’est une remise Ă  plat de tous les paramètres dans laquelle se sont lancĂ©s Kent Nagano et une Ă©quipe de chercheurs pour retrouver les conditions de l’époque du compositeur. C’est donc une expĂ©rience inĂ©dite et captivante de bout en bout, Ă©maillĂ©e de surprises, d’émotion mais aussi de frustrations en raison d’annĂ©es d’écoute d’un Wagner ultra romantisĂ©, malgrĂ© Karajan et Boulez.

    Nagano se place dans cette dynamique mais de manière plus scientifique, à commencer par les instruments anciens de Concerto Köln et du Dresdner Festspielorchester. Les cordes fruitées, aux portamenti assumés, accrochent particulièrement l’oreille mais cuivres et bois offrent également des couleurs très variées, notamment une clarinette basse au timbre très étonnant. C’est un festival de couleurs, l’antithèse de la fusion sonore à laquelle on est habitués. Plus déroutantes encore avec leur choix de baguettes, les timbales, très voire trop présentes.

    Sur ce kaléidoscope, Nagano construit un discours vivant et contrasté avec des phrasés très nets et des tempi prestes pour une durée totale de 2h10. Si on n’est pas emporté à la Böhm dans la montée au Walhalla finale, autant dire que l’action avance et rebondit sans cesse avec une matière vivante et mouvante. Les chanteurs n’ont plus qu’à s’y insérer, avec un texte limpide, superbement déclamé, jusqu’au Sprechgesang. Rarement aura-t-on eu autant l’impression d’assister à un drame bourgeois où les disputes éclatent et les portes claquent.

    Chez tous, la clarté de l’élocution prime sur le volume. Le Wotan de Simon Bailey séduit par son timbre et son art du discours. Annika Schlicht stupéfie par son incarnation de Fricka avec une variété dans les couleurs et une déclamation sensationnelles. Mêmes qualités chez Daniel Schmutzhard, fabuleux Alberich dont la précision musicale le dispute à l’intensité dramatique. Le Mime de Thomas Ebenstein offre un Mime presque aussi inquiétant que son frère. Bien chantants aussi, Loge, Froh et les Géants. Si Freia ou un Donner instable ne marquent pas, les Filles du Rhin charment, notamment la deuxième. Mais le grand moment de la soirée reste l’admonestation d’Erda où Gerhild Romberger renverse par la somptuosité du timbre et le poids des mots.

    Restent quelques questions en suspens. Quid d’une production scénique ? Serait-il pertinent de revenir à une mise en scène proche de celle de la création de 1869 à Munich même si elle n’avait pas convaincu Wagner ? Katharina Wagner finira-t-elle par programmer un Ring historiquement informé à Bayreuth ? On ne peut que l’espérer…




    Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern
    Le 22/08/2023
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Version de concert de L’Or du Rhin de Wagner sous la direction de Kent Nagano au festival d’été de Lucerne 2023.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Rheingold, prologue en quatre scènes au festival scénique Der Ring des Nibelungen (1869)
    Livret du compositeur

    Simon Bayley (Wotan)
    Dominik Köninger (Donner)
    Tansel Abzeybeck (Froh)
    Mauro Peter (Loge)
    Annika Schlicht (Fricka)
    Nadja Mchantaf (Freia)
    Gerhild Romberger (Erda)
    Daniel Schmutzhard (Alberich)
    Thomas Ebenstein (Mime)
    Christian Immler (Fasolt)
    Tilmann Rönnebeck (Fafner)
    Ania Vegry (Woglinde)
    Ida Aldrian (Wellgunde)
    Eva Vogel (Flosshilde)
    Dresdner Festspieleorchester
    Concerto Köln
    direction : Kent Nagano

     


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