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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Elim Chan, avec le concours du percussionniste Martin Grubinger à la Philharmonie de Paris.
Adieux et débuts
Le fabuleux percussionniste Martin Grubinger rate dans une certaine mesure ses adieux parisiens. Le Concerto de Daniel Bjarnason qu’il joue n’exploite que sa performance physique. Dans le reste du programme et notamment Schéhérazade de Rimski éclatent en revanche toutes les qualités de la cheffe Elim Chan pour des débuts pleinement réussis.
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Le percussionniste Martin Grubinger fait ses adieux au concert cette année. Il n’a pourtant que 40 ans ! Celui qui souhaitait donner une nouvelle identité à la percussion et qui a réussi se consume littéralement depuis deux décennies, jusqu’à s’effondrer parfois d’épuisement en répétitions. Passer du temps avec son fils, lire Guerre et Paix de Tolstoï et continuer à enseigner sont ses projets immédiats.
Ce soir, il se produit une dernière fois à Paris, jouant un concerto spécialement écrit à son intention par Daniel Bjarnason. Trente minutes de virtuosité folle pour le soliste accompagné par un orchestre aux effectifs imposants dont on se demande à quoi il sert tant l’œuvre paraît déséquilibrée en faveur de son destinataire. De cet Inferno, on ne retiendra que le moment où deux timbaliers de l’orchestre viennent au-devant de la scène pour un trio avec Grubinger tout en nuances.
Le reste de la pièce fatigue par ses répétitions bruyantes et la pauvreté de son inspiration. Un bis magistralement exécuté avec la seule caisse claire montre pourtant combien les ressources musicales faramineuses du percussionniste autrichien vont manquer désormais à la scène. La cheffe Elim Chan et l’Orchestre de Paris enchaînent directement avec une délicieuse friandise, le Quadrille composé par Isaac Strauss d’après Orphée aux Enfers d’Offenbach, soit un joli pied de nez à la composition sentencieuse de Bjarnason.
Chan y montre une finesse de détails et un sens de la ligne qu’on retrouve ensuite dans Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Peut-être un peu raide pour camper La Mer et le vaisseau de Sinbad, la direction s’ouvre au fur et à mesure de la narration, obtenant de l’Orchestre de Paris une pâte haute en couleurs. Les solos flamboyants de Ji-Yoon Park, une nouvelle fois invitée au poste de premier violon solo, évoquent un Orient moins sensuel que dangereux et excitant.
La cheffe laisse également beaucoup d’espace aux autres solistes, tout en parvenant à ne jamais lasser dans la répétition des thèmes. Son traitement rythmique très sûr finit de magnifier l’écriture rhapsodique. Une réussite qui donne envie de retrouver rapidement Elim Chan.
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Philharmonie, Paris Le 20/09/2023 Thomas DESCHAMPS |
| Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Elim Chan, avec le concours du percussionniste Martin Grubinger à la Philharmonie de Paris. | Daniel Bjarnason (*1979)
Inferno – Concerto pour percussions et orchestre (2021)
Martin Grubinger, percussions
Isaac Strauss (1806-1888)
Quadrille, d’après Orphée aux Enfers de Jacques Offenbach (1858)
NikolaĂŻ Rimski-Korsakov (1844-1908)
Schéhérazade (1888)
Orchestre de Paris
direction : Elim Chan | |
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