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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Nathalie Stutzmann, avec le concours du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason à la Philharmonie de Paris.
Indécision
Le retour de Nathalie Stutzmann devant l’Orchestre de Paris ne tient pas ses promesses. Cette direction sans soubassement se contente d’effleurer les œuvres en restant à leur surface. Une extériorité différente marque le jeu à la plastique impeccable du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason. Ce concert restera dans les mémoires pour les accidents qui l’ont émaillé.
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Nathalie Stutzmann n’attaque pas vraiment l’Ouverture sur des thèmes juifs de Prokofiev qui ouvre la soirée. La cheffe dessine avec délicatesse des arabesques, la mélodie en devient presque évanescente. C’est élégant mais rapidement deux choses frappent l’oreille. Une balance orchestrale qui privilégie les violons au détriment des autres cordes et des vents, et une absence de squelette rythmique. Dans cette direction séquentielle, la clarinette sonne poussive mais surtout l’œuvre perd son caractère lancinant d’ordinaire si entraînant. Une discrétion comparable caractérise ensuite l’accompagnement du Concerto pour violoncelle n° 1 de Chostakovitch.
En accord avec cette douce approche, Sheku Kanneh-Mason se montre lui aussi plus tendre que tendu dans l’Allegretto. Les cors posent un climat plus ambivalent dans le Moderato où la cheffe demeure en retrait laissant un peu seul le soliste qui projette vigoureusement une belle sonorité. Vers la fin du mouvement, une corde de son instrument se casse. Soliste et cheffe quittent la scène le temps de l’installation d’une nouvelle corde.
Kanneh-Mason dispense un legato enchanteur dans la Cadence mais sa conception rêveuse efface les réminiscences thématiques au point qu’on a l’impression qu’il a quitté le concerto. Las, une seconde corde rompt. Le Britannique finit le concerto avec l’instrument de François Michel, le chef de pupitre. Par nervosité peut-être, le violoncelliste reste dans le Finale sur la crête sans trop caractériser son jeu. La direction d’orchestre pèche nettement par son flou rythmique même si les vents ne manquent pas d’à -propos.
La Pastorale de Beethoven pose moins de problèmes de ce genre. Stutzmann réussit l’Allegro ma non troppo où les cordes bien équilibrées et nuancées font des merveilles. Mais à partir de la Scène au ruisseau, l’articulation faite d’accents systématiques ôte toute poésie au point que le mouvement semble ne plus finir. La Réunion joyeuse des paysans manque singulièrement de variété tandis que l’Orage sonne juste brutal. L’Allegretto final voit le retour des accents maniéristes incessants et se conclut sur des accords peu décidés.
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Philharmonie, Paris Le 19/10/2023 Thomas DESCHAMPS |
| Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Nathalie Stutzmann, avec le concours du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason à la Philharmonie de Paris. | Sergueï Prokofiev (1891-1953)
Ouverture sur des thèmes juifs, op. 34 b (1919)
Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Concerto pour violoncelle n° 1 en mib majeur op. 107 (1959)
Sheku Kanneh-Mason, violoncelle
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 6 « Pastorale » (1808)
Orchestre de Paris
direction : Nathalie Stutzmann | |
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