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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Rachmaninov du Philadelphia Orchestra sous la direction de Yannick NĂ©zet-SĂ©guin, avec la participation du pianiste Daniil Trifonov Ă la Philharmonie de Paris.
Rachmaninov à l’américaine
Le Philadelphia Orchestra et son directeur musical Yannick Nézet-Séguin fêtent le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Serge Rachmaninov, accompagnés dans leur tournée européenne par le pianiste russe Daniil Trifonov, le premier soir à Paris dans le Concerto pour piano n° 4, avant une Symphonie n° 2 sans tristesse ni doute.
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À peine monté sur le podium, Yannick Nézet-Séguin lance avec fougue le Philadelphia Orchestra, directement suivi par le toucher vif et alerte de Daniil Trifonov. Allegro vivace, le premier mouvement du Concerto n° 4 de Rachmaninov met en avant la dextérité du pianiste ainsi que la nervosité de l’accompagnement, très fort et par moment très compact, surtout focalisé sur les violons.
Impressionnant, le jeu de Trifonov à l’opposé de celui, très lent, de Kissin il y a cinq jours dans le Troisième Concerto, s’accorde mieux à l’orchestre que dans l’enregistrement de 2018 pour Deutsche Grammophon. Mais si la dextérité permet de procurer une grande énergie à toutes les parties rapides aujourd’hui, le discours reste plus mesuré, notamment dans le Largo, sans réelle poésie et encore moins de mélancolie, ni de la part du pianiste, ni de l’orchestre américain, touffu plus que sensible.
Comme pour faire le lien avec le jazz, puisque Rachmaninov avait entre autres été très inspiré par la Rhapsody in blue deux ans avant de composer son dernier concerto, Trifonov donne en premier bis une petite pièce d’Art Tatum, presque en forme de ragtime, avant de faire le pont avec le concert du lendemain par un arrangement pour piano de Vocalise, op. 34 n° 14 du compositeur à l’honneur pour les deux concerts parisiens.
La Symphonie n° 2 laisse ensuite seuls et en masse les musiciens américains sur la scène de la Philharmonie de Paris, le Philadelphia étant sans doute l’orchestre le plus proche de Rachmaninov, pour avoir créé et joué avec lui nombre de ses partitions. Sans aucune mélancolie non plus, mais encore d’un geste plutôt ample et rapide, le chef canadien s’attèle surtout à créer du volume dans la plus jouée des trois symphonies, au risque de là encore jouer souvent très fort et trop dense pour bien mettre en valeur la richesse de l’orchestration.
Mieux timbrée que la clarinette basse, la clarinette offre un solo très remarqué au début de l’Adagio, sans pourtant réussir non plus à créer de l’émotion, pas plus que la première violon lorsqu’elle est mise en valeur, ni le chef, très dynamique pour porter les moments les plus énergiques, en donnant par exemple un dramatisme presque opératique à la fin du premier mouvement et du Finale, ou une grande vigueur aux cors et aux cordes dans l’Allegro molto, mais sans jamais rechercher la tristesse ou le doute, pourtant si importants dans cette œuvre.
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Philharmonie, Paris Le 29/10/2023 Vincent GUILLEMIN |
| Concert Rachmaninov du Philadelphia Orchestra sous la direction de Yannick NĂ©zet-SĂ©guin, avec la participation du pianiste Daniil Trifonov Ă la Philharmonie de Paris. | Serge Rachmaninov (1873-1943)
Concerto pour piano n° 4 en sol mineur, op. 40
Daniil Trifonov, piano
Symphonie n° 2 en mi mineur, op. 27
The Philadelphia Orchestra
directrion : Yannick NĂ©zet-SĂ©guin | |
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