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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Nouvelle production de Sonntag aus Licht, cycle de Karlheinz Stockhausen mis en scène par Ted Huffman et sous la direction de Maxime Pascal à la Cité de la Musique et à la Philharmonie de Paris.

Rituel de lumières
© Denis Allard

En attendant prochainement Mittwoch et Montag, le cycle Licht se poursuit au Festival d'Automne à Paris sous la direction de Maxime Pascal et son ensemble le Balcon avec Sonntag. Le brio des interprètes est soutenu par la sobriété efficace de la scénographie de Ted Huffman qui offre au regard un complément naturel à ce que l'oreille et les sens perçoivent.
 

Cité de la Musique, Paris
Le 20/11/2023
David VERDIER
 



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  • Composée par Stockhausen entre 1977 et 2003, Licht est une Å“uvre d'une dimension temporelle et spirituelle délirante, totalisant près de trente heures de musique réparties en sept volets conformément aux jours de la semaine. L'entreprise trouve auprès de Maxime Pascal et son ensemble Le Balcon des interprètes à la mesure du défi de cette odyssée musicale et rituelle, exigeant à la fois qualités d'exécution technique et fluidité théâtrale de premier plan.

    Chronologiquement, Sonntag correspond à la dernière journée du cycle, écrite également en dernier dans l'ordre de composition. Les trois premiers épisodes étaient consacrés aux trois divinités tutélaires : Michael (Donnerstag), Luzifer (Samstag) et Eva (Montag). Interagissant dans les autres épisodes, ces trois personnages-clé sont cités dans une conclusion de cycle résolument plus méditative et introvertie.

    On plonge ici dans un rituel réparti sur deux soirées très différenciées auxquelles la scénographie de Ted Huffman n'ajoute que le strict nécessaire à des indications scéniques déjà suffisamment précises de la main de Stockhausen lui-même. La première soirée se déroulait intégralement à Cité de la Musique, avec un plateau vidé des travées de fauteuils et sur lequel le public prenait place sur des chaises réparties en forme d'étoile le long desquelles choristes et instrumentistes déambulaient.

    L'œuvre s'ouvre sur l'union entre la lumière et l'eau (Lichter-Wasser) abordée dans le Salut de Dimanche avec un duo entre Ève et Michael. Le synthétiseur répond au jeu de répliques de la soprano et du ténor qui précède l'entrée des instruments. De subtils éclairages soulignent les interventions divisées par formules et phrases de longueur différentes. La seconde section (Engel-Prozessionen) est aussi la plus spectaculaire, avec ces groupes d'anges-choristes qui déambulent en chantant en hindi, chinois, espagnol, anglais, arabe et swahili.

    Pour des questions de durée, la deuxième partie occupe à elle seule une seconde soirée séparée et nettement plus longue que la première. Intitulée Vénération d’Ève-Marie, elle consiste tout d'abord en une longue évocation de Michael (formidable Hubert Mayer) échangeant avec deux groupes de musiciens sur scène tandis que des projections de paysages et d'éléments naturels défilent en arrière-plan. Vient ensuite la belle scène 4 (Düfte-Zeichen, Parfums-Signes) mise en valeur par le timbre irisé de Michiko Takahashi et les variations de lumière auxquelles les organisateurs ont associé un choix précis de parfums selon les souhaits du compositeur. La scène se termine avec l'irruption d'un cheval blanc dont le livret nous informe qu'il illustre l'enlèvement de Michael sous la forme d'un jeune garçon.

    La soirée se poursuit sur Hoch-Zeiten (à la fois « temps fort Â» et « mariage Â»), avec à la Cité de la Musique un ensemble de quatre groupes vocaux et à la Philharmonie quatre groupes symétriques instrumentaux. Interprétée deux fois, cette partie permet au public de se déplacer d'une salle à l'autre afin de percevoir différemment les deux atmosphères. Un système sophistiqué permet de suivre sur écran et haut-parleurs le concert donné au même moment tel un écho de celui qui se déroule en direct. Ceux qui auront eu l'énergie de se déplacer une dernière fois à la Philharmonie profiteront d'un Adieu conclusif, interprété par cinq synthétiseurs.




    Cité de la Musique, Paris
    Le 20/11/2023
    David VERDIER

    Nouvelle production de Sonntag aus Licht, cycle de Karlheinz Stockhausen mis en scène par Ted Huffman et sous la direction de Maxime Pascal à la Cité de la Musique et à la Philharmonie de Paris.
    Karlheinz Stockhausen (1928-2007)
    Sonntag aus Licht (1998-2003)
    Le Balcon
    Orchestre de chambre de Paris
    Académie du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
    Maîtrise de Paris (Conservatoire à rayonnement régional de Paris)
    Chœur Stella Maris
    direction : Maxime Pascal
    mise en espace : Ted Huffman & Maxime Pascal d'après les indications de Stockhausen

     


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