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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Version de concert d’Adriana Lecouvreur par les forces de l’Opéra de Lyon sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Apothéose vériste
© Thomas Deschamps

Avant sa prochaine Beatrice di Tenda, Tamara Wilson poursuit son triomphe parisien avec une sensationnelle Adrienne Lecouvreur. La réussite de la soirée est aussi celle de la mezzo Clémentine Margaine dans une princesse de Bouillon éruptive, et d’un plateau remarquable, sous la houlette efficace et imaginative de Daniele Rustioni.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 05/12/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Deux Adriana Lecouvreur sont au programme de cette saison Ă  Paris. La première est celle donnĂ©e ce soir en version de concert par les forces de l’OpĂ©ra de Lyon Ă  l’occasion de leur traditionnelle visite annuelle au Théâtre des Champs-ÉlysĂ©es. Le rĂ´le-titre devait ĂŞtre confiĂ© Ă  la jeune soprano russe Elena Stikhina. Celle-ci attendant un heureux Ă©vĂ©nement, sa partie est assurĂ©e par l’AmĂ©ricaine Tamara Wilson, qui vient de triompher dans Turandot Ă  l’OpĂ©ra Bastille.

    La soprano déploie avec un grand naturel sa voix d’une longueur et d’une homogénéité exceptionnelles. À ces qualités manifestes s’ajoutent une acuité psychologique très en situation. Depuis son premier monologue Io son l’umile ancella jusqu’au dernier Ecco la luce, Wilson donne une Adrienne nuancée passant par la passion, la colère et la désespérance. Elle cultive une ligne élégante, soutenue qui jamais ne vire dans les travers expressifs parfois associés à ce répertoire vériste. Blessée elle lance des aigus glorieux, et finalement s’éteint en variant les couleurs plutôt qu’en sanglotant.

    Face à ce portrait inoubliable, la princesse de Bouillon incarnée de manière brûlante par Clémentine Margaine impressionne tout autant. La mezzo-soprano française en possède le timbre rougeoyant idéal, la puissance et la séduction musicale. Les affrontements foudroyants des deux chanteuses donnent le vertige. L’objet de leur passions concurrentes, Maurice de Saxe est chanté par l’autre triomphateur de la récente Turandot, Brian Jagde. Comme chez Puccini, le ténor américain se réduit à son organe qu’il darde avec une virilité ostentatoire d’une efficacité redoutable faute d’émotions plus sentimentales.

    Le Géorgien Misha Kiria fait un Michonnet de grand style. Maurizio Muraro apporte beaucoup de caractère au prince de Bouillon. L’abbé de Chazeuil truculent de Robert Lewis fait honneur à la tradition préservée des très bons ténors du Pays de Galles. Ses collègues de l’Opéra studio de Lyon montrent une troupe à son meilleur. Et pour une fois, le suractif Daniele Rustioni trouve une partition correspondant à son style de direction.

    Le directeur musical de l’Opéra de Lyon anime de manière trépidante la soirée dans une débauche de couleurs et de nuances contrastées. Les solistes de l’orchestre (violon, clarinette, hautbois, cor anglais et harpes) se taillent du reste un joli succès dans les arias où ils jouent obbligato et l’ensemble fait montre d’une belle tenue, notamment dans les préludes des deux derniers actes. Une soirée lyrique à marquer d’une pierre planche qui met la barre très haut pour la prochaine reprise de l’ouvrage à Bastille en février prochain.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 05/12/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Version de concert d’Adriana Lecouvreur par les forces de l’Opéra de Lyon sous la direction de Daniele Rustioni au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Francesco Cilea (1866-1950)
    Adriana Lecouvreur, opéra en quatre actes (1902)
    Livret d’Arturo Colautti d’après Adrienne Lecouvreur d’Eugène Scribe

    Tamara Wilson (Adrienne)
    Brian Jagde (Maurice)
    Misha Kiria (Michonnet)
    Maurizio Muraro (Le prince de Bouillon)
    Clémentine Margaine (La princesse de Bouillon)
    Robert Lewis (L’abbé de Chazeuil)
    Giulia Scopelliti (Mademoiselle Jouvenot)
    Thandiswa Mpongwana (Mademoiselle Dangeville)
    Pete Thanapat (Quinault)
    LĂ©o Vermot-Desroches (Poisson)
    Yannick Berne (Le majordome)
    Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Lyon
    direction : Daniele Rustioni

     


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