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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Nouvelle production d’Idoménée de Mozart dans une mise en scène de Sidi Larbi Cherkaoui et sous la direction de Leonardo Garcìa Alarcón au Grand Théâtre de Genève.

Un fil Ă  la patte
© Magali Dougados

La difficulté dramaturgique d’Idoménée de Mozart pèse sur ce spectacle du Grand Théâtre de Genève mêlant les arts plastiques à la chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui tandis que Lea Desandre (Idamante) et Federica Lombardi (Elettra) résistent à la direction monochrome d’un Leonardo Garcìa Alarcón qui multiplie les effets et les accents.
 

Grand Théâtre, Genève
Le 21/02/2024
David VERDIER
 



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  • Idomeneo est sans doute de tous les opĂ©ras de Mozart, l'un des plus difficiles Ă  monter en raison du livret de Giambattista Varesco qui rassemble des Ă©lĂ©ments composites et peine Ă  imposer une dramaturgie claire des Ă©vĂ©nements qu'il relate. On suit sur deux niveaux les consĂ©quences de la Guerre de Troie avec ce roi annoncĂ© mort et qui rĂ©apparaĂ®t soudain Ă  la faveur d'un vĹ“u qui l'oblige Ă  sacrifier Ă  Neptune le premier ĂŞtre qu'il rencontre et qui se trouve ĂŞtre son propre fils Idamante.

    La mise en scène de Sidi Larbi Cherkaoui travaille la question du pouvoir et de la transmission, mettant l'accent sur la problématique de ce roi dont le retour complique et bientôt interdit l'accession au trône d'Idamante. Ce faisant, il reprend en partie l'issue du livret de Danchet pour l'Idoménée de Campra avec ce père sacrifiant réellement son fils dans un accès de folie. Ici, le meurtre est parfaitement conscient puisqu'il permet à Idoménée de rester sur son trône et d'épouser Electre au passage, comme s'il fallait également conquérir celle qui prétendait devenir sa belle-fille.

    Un fil rouge non moins épais envahit littéralement sur la scène, tombant en pluie fine des cintres ou trituré entre les mains des interprètes. Ces multiples fils de coton sont la signature visuelle de la plasticienne japonaise Chiharu Shiota, à la fois fils de la destinée et réseau oppressant environnant les êtres tels des proies. Esthétisant au dernier degré, ce symbole reprend la thématique des flots de sang qui noient la tragédie antique mais sans vraiment faire office de fil narratif ou de dramaturgie. La danse y parvient en partie, au prix (là encore) d'une prolifération de gestes aussi virtuoses que tourmentés qui forment un commentaire permanent occupant l'espace et l'attention.

    Les chanteurs s'invitent avec plus ou moins de succès dans cette grammaire chorégraphique à commencer par Lea Desandre qui tient la soirée par la qualité d'un timbre très fluide et transparent et une belle présence en scène. Elle rivalise avec l'interprétation très incarnée de Federica Lombardi (Elettra) qui, visuellement et vocalement, soulève d'enthousiasme dans la scène finale où les furies l'environnent.

    La palette expressive plus modeste de Giulia Semenzato (Ilia) peine à faire exister un personnage déjà moins travaillé scéniquement et dont la ligne vocale est projetée avec délicatesse. Remplaçant au pied levé Stanislas de Barbeyrac dans le rôle-titre, Bernard Richter livre une interprétation satisfaisante mais encore émaillée par des défauts dans le phrasé et les vocalises (Fuor del mar) qui trahissent l'urgence d'une première.

    À la tête d'une Cappella Mediterranea renforcée par des musiciens de l'Orchestre de Chambre de Genève, Leonardo García Alarcón cède à la tentation de multiplier les effets et les accents dans une partition qui exige une carrure plus affirmée. Malgré quelques décalages, l'ampleur du geste se libère dans les interventions chorales et les moments de tension dramatique.




    Grand Théâtre, Genève
    Le 21/02/2024
    David VERDIER

    Nouvelle production d’Idoménée de Mozart dans une mise en scène de Sidi Larbi Cherkaoui et sous la direction de Leonardo Garcìa Alarcón au Grand Théâtre de Genève.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Idomeneo, re di Creta, dramma per musica en trois actes (1781)
    Livret de Giambattista Varesco

    Coproduction avec l’Opéra Amsterdam et les Théâtres de la ville de Luxembourg.

    Chœur du Grand Théâtre de Genève
    Cappella Mediterranea
    Orchestre de Chambre de Genève.
    direction : Leonardo Garcìa Alarcón
    mise en scène : Sidi Larbi Cherkaoui
    scénographie : Chiharu Shiota
    costumes : Yuima Nakazato
    Ă©clairages : Michel Bauer
    préparation des chœurs : Mark Biggins

    Avec :
    Bernard Richter (Idomeneo), Lea Desandre (Idamante), Giulia Semenzato (Ilia), Federica Lombardi (Elettra), Omar Mancini (Arbace), Luca Bernard (Gran Sacerdote), William Meinert (Voce di Nettuno), Mayako Ito, Mi Young Kim (Deux Crétoises), David Webb, Rodrigo Garcia, (Deux Troyens).

     


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