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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre philharmonique de Munich sous la direction de Daniel Harding, avec le concours du violoniste Renaud Capuçon à la Philharmonie de Paris.
MĂ©tamorphoses sylvestres
À la fin d’une courte tournée européenne, l’Orchestre philharmonique de Munich et Daniel Harding donnent la création française du Concerto pour violon n° 2 de Thierry Escaich. Le violon de Renaud Capuçon sert une partition de belle facture. La Symphonie n° 4 de Bruckner dirigée avec théâtralité par Daniel Harding voit le triomphe des pupitres de cuivres.
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Une commande conjointe de la Philharmonie de Paris avec l’Orchestre philharmonique de Munich et la Philharmonie de l’Elbe de Hambourg ouvre le concert. Le Concerto pour violon n° 2 « Au-delà du rêve » de Thierry Escaich se déroule sur près de trente minutes et se présente selon son auteur comme « une plongée dans un monde onirique en métamorphose permanente ».
Une intention parfaitement réalisée tant le métier du compositeur allie solidité et clarté, au risque de ne jamais surprendre l’oreille. Le violon virtuose de Renaud Capuçon, qui ne cesse pratiquement de jouer, s’intègre dans un vaste paysage sonore en transformation continuelle dans trois mouvements enchaînés mais clairement caractérisés. La section centrale plus lente en constitue incontestablement la meilleure part avec un jeu harmonique d’une grande richesse poétique.
Un autre compositeur adepte de la transformation, Anton Bruckner, fait l’objet de la seconde partie de programme. Sa Symphonie n° 4 appartient au cœur du répertoire de la formation munichoise, cela s’entend dès les premières mesures de l’Allegro molto moderato. L’exposition du premier thème bénéficie de la sonorité de rêve de Matias Piñera que le public parisien avait déjà pu acclamer lors de la dernière visite de l’Orchestre philharmonique de Berlin en septembre 2023. Tout au long de la symphonie il distille une poésie sylvestre d’une force d’évocation peu commune.
Si la qualité de l’ensemble des pupitres de cuivres fait honneur à l’orchestre, les cordes ne présentent pas la même homogénéité. En regard du superbe travail des contrebasses, les violons sonnent un peu rêches, en particulier dans les tutti. La direction hautement dramatique de Daniel Harding paraît d’abord un peu extérieure, d’autant que la salle particulièrement bruyante ce soir n’aide pas à la concentration.
Le chef choisit de ne pas tenir compte de la mention quasi allegretto pour l’Andante abordé avec une sombre lenteur. L’interprétation semble basculer avec le Scherzo enlevé comme il se doit, au sein duquel le Trio frappe par son modelé sophistiqué. Bien que peu lyrique, la direction de Harding trouve la respiration juste pour un Finale d’une maîtrise confondante tant dans la gestion des dynamiques que de l’agogique, tandis que l’orchestre déploie avec magnificence ses couleurs idiomatiques.
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Philharmonie, Paris Le 19/04/2024 Thomas DESCHAMPS |
| Concert de l’Orchestre philharmonique de Munich sous la direction de Daniel Harding, avec le concours du violoniste Renaud Capuçon à la Philharmonie de Paris. | Thierry Escaich (*1965)
Concerto pour violon n° 2 « Au-delà du rêve » (2023)
Renaud Capuçon, violon
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 4 en mib majeur « Romantique »
Version de 1878-1880
Orchestre philharmonique de Munich
direction : Daniel Harding | |
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