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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Beethoven de l’Orchestre révolutionnaire et romantique sous la direction de Dinis Sousa à la Philharmonie de Paris.
Prométhée exacerbé
Pour cette avant-dernière soirée de quatre programmes autour des symphonies de Beethoven, Dinis Sousa présente les Symphonies n° 3 et 4 dans l’ordre inverse de leur composition. Sa direction s’affranchit sans nul doute de celle de John Eliot Gardiner qu’il remplace dorénavant à la tête d’un Orchestre révolutionnaire et romantique poussé dans ses retranchements.
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En exposant parfaitement l’opposition fondamentale du premier mouvement de la Symphonie n° 4, Dinis Sousa montre sa sensibilité au procédé beethovénien. De fait, il effectue soigneusement la transition entre l’Adagio et l’Allegro vivace. Pourtant, il manque à cette introduction une part de sa sombre ambivalence, ici réduite par une direction unanimement radieuse. Du deuxième mouvement, le chef soigne les ostinatos rythmiques qui parcourent l’orchestre, tandis que le lyrisme reste ténu.
L’explosion dynamique soudaine manque un peu son effet : c’est sans doute que les cordes donnent continument l’impression de jouer mezzo-forte. L’enthousiasme emportant les deux derniers mouvements confirme un déficit de balance au détriment des vents d’autant que Sousa paraît ne pas tenir compte de la nuance ma non troppo pour l’Allegro final, préférant emporter ces pages comme un étourdissement quitte à ce que les bois savonnent un peu leur partie.
Du premier thème du mouvement liminaire de l’Eroica, André Boucourechliev affirmait que le cor était le souvenir qu’on gardait. Ce soir, ce pupitre se fait plutôt précautionneux alors que les cordes montrent à présent un jeu beaucoup plus respectueux des nuances dynamiques. Toujours soucieux de la rythmique des formes, le chef portugais joue avec maestria du foisonnement de l’écriture, avec un résultat brillant.
Il réussit également la Marche funèbre en jouant sur les timbres, même si les vents trahissent une certaine raideur. Dans la troisième partie du mouvement, le génial timbalier de l’orchestre prend pratiquement comme il se doit la direction en charge, transfigurant le dernier développement. Le Scherzo fuse dans une belle alacrité rythmique. Sousa prend le Finale à bras le corps et apporte une théâtralité spectaculaire aux variations. Les musiciens et notamment les vents atteignent ici des limites physiologiques qui obèrent un peu cette direction toute prométhéenne.
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Philharmonie, Paris Le 28/05/2024 Thomas DESCHAMPS |
| Concert Beethoven de l’Orchestre révolutionnaire et romantique sous la direction de Dinis Sousa à la Philharmonie de Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 4 en sib majeur, op. 60 (1806)
Symphonie n° 3 en mib majeur op. 55 « Eroica » (1804)
Orchestre révolutionnaire et romantique
direction : Dinis Sousa | |
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