|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
|
Concert du Quatuor Hanson avec le concours du pianiste Adam Laloum dans le cadre de La Belle saison au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
Connivence musicale
À l’occasion de la parution chez Harmonia Mundi d’un superbe album Schumann, le Quatuor Hanson présente dans le cadre de La Belle saison, le Premier Quatuor et le Quintette du compositeur rhénan, encadrant une lecture fiévreuse du Quatuor op. 3 de Berg. C’est toutefois le partenariat sensible avec Adam Laloum qui met le feu aux poudres.
|
|
Bons baisers d’Eltsine
RĂ©gal ramiste
L'Étrange Noël de Mrs Cendrillon
[ Tous les concerts ]
|
Le début en canon du Quatuor à cordes n° 1 en la mineur de Schumann montre d’emblée les qualités de dialogue du Quatuor Hanson. Au son affirmé des violons répondent un alto et un violoncelle délicats. Les musiciens jouent des demi-teintes schumanniennes avec beaucoup de subtilité et ne forcent pas sur la mise en valeur des passages fugués. Un climat de douce lumière s’installe avant que le Scherzo oscille entre danse elfique et chant entêtant.
Le premier violon entonne passionnément le thème principal de l’Adagio repris un peu plus tard par le violoncelle éperdu de tendresse pour une nocturne qu’on voudrait ne pas voir finir. Véritable fête canonique, le Presto voit les musiciens rivaliser de virtuosité et rendre avec poésie le passage en imitation des cornemuses. Toutefois, une légère prévalence ou emportement des violons vient fatiguer un rien l’oreille. L’écriture plus équilibrée du Quatuor de Berg qui suit corrige cette impression.
Les Hanson en livrent une lecture d’une belle densité où les parties s’entrelacent et se désenlacent comme les amants d’une nuit. Ils y cultivent une formidable variété de couleurs et s’attachent à garder une plénitude sonore qui donne à l’ensemble beaucoup de volupté. Leur maîtrise formelle achève de convaincre dans l’emportement kaléidoscopique des dernières pages.
Après l’entracte, retour au Schumann de l’année 1842 avec le Quintette avec piano. Les Hanson jouent depuis longtemps ce chef-d’œuvre avec Adam Laloum et leur connivence musicale s’entend d’emblée. Le pianiste conduit le discours avec une éloquence où le feu le dispute à la tendresse. Les deux mouvements médians voient un état de grâce où Laloum distille ses interventions avec une finesse de jeu toujours renouvelée et où les membres du quatuor rentrent en résonnance parfaite avec ses suggestions musicales : la musique semble alors naître devant nos oreilles.
Le Finale s’élance de la manière la plus juvénile alors que l’écriture s’affirme orchestrale et concertante à la fois. Après ce triomphe, Jules Dussap annonce l’Andante, un poco adagio du Quintette avec piano en fa mineur de Brahms mais ce bis généreux ne tient pas hélas pas tout à fait ses promesses tant les musiciens semblent avoir tout donné et même davantage lors de cette soirée d’exception.
| | |
|
Théâtre des Bouffes du Nord, Paris Le 10/06/2024 Thomas DESCHAMPS |
| Concert du Quatuor Hanson avec le concours du pianiste Adam Laloum dans le cadre de La Belle saison au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris. | Robert Schumann (1810-1856)
Quatuor à cordes n° 1 en la mineur, op. 41 n° 1 (1842)
Alban Berg (1885-1935)
Quatuor Ă cordes, op. 3 (1910)
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes en mib majeur, op. 44 (1842)
Adam Laloum, piano
Quatuor Hanson
Anton Hanson, violon I
Jules Dussap, violon II
Gabrielle Lafait, alto
Simon Dechambre, violoncelle | |
| |
| | |
|