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CRITIQUES DE CONCERTS 30 décembre 2024

Nouvelle production de L’Orfeo de Monteverdi dans une mise en scène d’Evgeny Titov et sous la direction d’Ottavio Dantone à l’Opéra de Zurich.

Orfeo rusticana
© Monika Rittershaus

Nulle mythologie mais un théâtre quasi vériste des passions dans cette vision de L’Orfeo par Evgeny Titov, au prix d’images étranges et d’incongruités. Ottavio Dantone quant à lui bouscule, fouette ou cajole la partition. Une plus grande confiance dans l’œuvre aurait sans doute mieux mis en valeur un bon plateau mais parfois poussé à surjouer.
 

Opernhaus, ZĂĽrich
Le 16/06/2024
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • Après un saisissant Couronnement de PoppĂ©e Ă  l’OpĂ©ra du Rhin en 2023, Evgeny Titov poursuit son exploration des opĂ©ras de Monteverdi avec cet Orfeo. Ce n’est pas la mythologie qui intĂ©resse le metteur en scène mais les relations et passions entre les ĂŞtres, l’amour, la mort, le manque, la douleur et la joie.

    Le décor unique, deux étranges cônes de roche volcanique, ne fait d’ailleurs aucunement allusion à un lieu ou une époque. La variété des climats est singulièrement amoindrie (l’ambiance pastorale du I) d’autant que, dès le lever du rideau, on voit Orfeo creuser la tombe d’Eurydice, à la présence obsédante dans son cercueil ouvert. Quelques belles images parsèment tout de même la soirée : la porte des Enfers faisant penser à Cocteau, la demeure aux murs en inox de Pluton et Proserpine...

    S’ajoutent un deuxième degré peu convaincant (les choristes en costumes de mariés, déambulant parfois avec des fruits géants, toujours ravis de ce qui se passe) et surtout un aspect quasi vériste du jeu de scène. On a ainsi parfois l’impression de voir Cavalleria rusticana, Titov terminant l’ouvrage comme dans la mythologie : par la mort du héros qui se suicide dans le noir entre les deux derniers accords.

    Dans une telle perspective, Ottavio Dantone est le chef parfait, bousculant, fouettant ou cajolant la partition. Cela accroche indéniablement l’oreille, surprend, séduit parfois mais dérange aussi par des tics anachroniques (les piano subito) ou des aménagements douteux – inversions, coupures, duo devenu quatuor. Le continuo, très attentif au verbe, est très réactif, face à une Scintilla qui brille par son efficacité et sa richesse de couleurs.

    La distribution rassemble de jeunes chanteurs efficaces sans qu’aucun ne marque particulièrement. Krystian Adam campe un Orfeo romantique, tourmenté, très (trop ?) humain. Le timbre est beau, la grammaire assez aisée mais plus théâtrale que vocale, l’investissement sans faille. L’Eurydice de Miriam Kutrowacz, qui a peu à chanter, est charmante.

    Plus marquante, La Musica / Messaggiera, de Josè Maria Lo Monaco séduit par la richesse du timbre et une incarnation puissante du recitar cantando. On remarque des qualités similaires chez Mirco Palazzi en Caronte et Plutone ou chez Simone McIntosh en Speranza et Prosperina. Les ténors tirent parfaitement leur épingle du jeu par une belle présence vocale et scénique. Les chœurs quant à eux sonnent par trop lyriques mais sans démériter.

    Soirée étrange, où l’on aurait souhaité que l’équipe fasse davantage confiance à la partition, à sa singularité, à ses moments hors-temps (Possente spirto), à son intégrité également.




    Opernhaus, ZĂĽrich
    Le 16/06/2024
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production de L’Orfeo de Monteverdi dans une mise en scène d’Evgeny Titov et sous la direction d’Ottavio Dantone à l’Opéra de Zurich.
    Claudio Monteverdi (1567-1643)
    L’Orfeo, favola in musica en un prologue et cinq actes (1607)
    Livret d’Alessandro Striggio

    Orchestra La Scintilla
    direction : Ottavio Dantone
    mise en scène : Evgeny Titov
    décors : Chloe Lamford et Naomi Daboczi
    costumes : Annemarie Woods
    Ă©clairages : Martin Gebhardt
    vidéo : Tieni Burkhalter
    préparation des chœurs : Marco Amherd

    Avec :
    Krystian Adam (Orfeo), Mirco Palazzi (Caronte / Plutone), Mark Milhofer (Apollon), Massimo Altierti, Luca Cervoni, Tobias Knaus, Yves Brühwiler (les Bergers), Josè Maria Lo Monaco (La Musica / Messaggiera / Eco), Miriam Kutrowatz (Euridice), Simone McIntosh (La Speranza / Prosperina), Isabel Pfefferkorn (Ninfa).

     


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