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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 décembre 2024 |
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Nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart dans une mise en scène de Evgeny Titov et sous la direction de Stefano Montanari au festival de Munich 2024.
Munich 2024 (4) :
Noces de haschich
Pétards et humour au-dessous de la ceinture forment la grammaire succincte de la mise en scène d’Evgeny Titov des Noces de Figaro. Alors que la distribution regroupe des jeunes talents comme Louise Alder, Konstantin Krimmel ou Mattia Olivieri, la direction peu nuancée de Stefano Montanari leur offre un cadre trop souvent contraint.
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Bons baisers d’Eltsine
Chambre déséquilibrée
RĂ©gal ramiste
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Les metteurs en scène d’opéra manquent ils d’inspiration ? En quelques jours, voici la deuxième transposition dans le monde des gangsters ! À la différence de La Dame de pique, ce dépaysement des Noces de Figaro échappe à la tarte à la crème du monde du film noir, déjà utilisé l’été dernier par Martin Kušej à Salzbourg. Pour autant, l’exercice reste extérieur à la plupart des ressorts de l’œuvre.
Le Comte s’apparente à un baronnet de la drogue, amateur de sex-toys, dont le jardin est un entrepôt où s’épanouissent ses plants de cannabis. Les rapports de pouvoir se limitent à l’incompréhension voire à l’exaspération des protagonistes face aux caprices du petit chef. Le final le verra attaché à un siège boudoir coquin tandis qu’une ronde bariolée de godemichés heurte gentiment un séant qui n’a ici plus rien d’aristocratique. Marie-Jeanne et jouets sexuels forment tout au long des quatre actes les ressorts d’un humour très léger enchantant franchement les festivaliers. L’inconséquence de ce travail n’est pas remise en question par la direction musicale.
Stefano Montanari accuse le côté tourbillon dès l’ouverture prise à fond de train. Si l’orchestre le suit le plus souvent avec une dextérité épatante, certaines limites d’articulation sont dépassées. Cette exubérance forcée confine au systématisme d’autant que les récitatifs finissent par épuiser l’oreille par leurs inlassables ornements folasses. Dans ce cadre univoque, il est symptomatique que la Barberine d’Eirin Rognerund ne trouve pas vraiment un espace pour distiller une quelconque mélancolie.
Remplaçant Maria Bengtsson, la Comtesse de Diana Damrau soigne son intonation mais ne parvient pas non plus à obtenir du chef la suspension du temps nécessaire à ses arias. En revanche, le Chérubin d’Avery Amereau s’intègre avec justesse et émotion à cette conception juvénile, tandis que Louise Alder parvient pour sa Susanne superbement détaillée à infléchir la direction musicale lors de Deh vieni non tardar qui en devient le seul moment poétique de la soirée. Marcelline privée de son air, Dorothea Röschmann expose dorénavant un soutien souvent défaillant.
Côté hommes, les petits rôles montrent un bon niveau général, à l’instar de l’Antonio du jeune Daniel Noyola. Willard White fait un Bartolo encore très vert. D’une belle sobriété et d’une ligne élégante, le Figaro de Konstantin Krimmel peine à s’imposer dans les ensembles du II. Parfaitement à l’aise dans son harnais sous la robe de chambre rose, le Comte érotomane de Mattia Olivieri offre un chant un rien monotone. Sans doute dans un autre contexte son beau baryton pourrait-il aller plus loin dans une caractérisation qui ne demande qu’à s’épanouir.
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Nationaltheater, MĂĽnchen Le 14/07/2024 Thomas DESCHAMPS |
| Nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart dans une mise en scène de Evgeny Titov et sous la direction de Stefano Montanari au festival de Munich 2024. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Le Nozze di Figaro, opera buffa en quatre actes (1786)
Livret de Lorenzo da Ponte d’après la comédie de Beaumarchais
Chœur de l’Opéra National de Bavière
Orchestre d'État de Bavière
direction : Stefano Montanari
mise en scène : Evgeny Titov
décors & costumes : Annemarie Woods
Ă©clairages : D. M. Wood
préparation des chœurs : Franz Obermair
Avec :
Mattia Olivieri (Le Comte), Diana Damrau (La Comtesse), Louise Alder (Suzanne), Konstantin Krimmel (Figaro), Avery Amereau (Chérubin), Dorothea Röschmann (Marcelline), Willard White (Bartolo), Tansel Akzybek (Basile), Kevin Conners (Don Curzio), Eirin Rognerud (Barberine), Daniel Noyola (Antonio). | |
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