altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 06 octobre 2024

Reprise de Faust de Gounod dans la mise en scène de Tobias Kratzer, sous la direction d’Emmanuel Villaume à l’Opéra de Paris.

Petits bonheurs au purgatoire
© Franck Ferville

La reprise du Faust tragicomique mis en scène par Tobias Kratzer souffre de la direction asphyxiée d’Emmanuel Villaume. Le Faust de Pene Pati vaut néanmoins plus que le détour alors qu’Amina Edris en Marguerite se fourvoie dans un emploi trop ambitieux pour sa tessiture. Les chœurs de l’Opéra de Paris et le reste de la distribution offrent une soirée engagée.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 26/09/2024
Thomas DESCHAMPS
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Lutte des classes

  • Petits bonheurs au purgatoire

  • Folle Ă©quipe

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Les annĂ©es passent et cette production de Faust conserve ses qualitĂ©s et dĂ©fauts. Cette Ă©vocation très parisienne du mythe n’est pas exempte d’invraisemblances, et ses indĂ©niables atouts théâtraux reposent surtout sur le divertissement et l’humour, mĂŞme dans une des scènes les plus dramatiques comme la première du IV, ici transposĂ©e dans un cabinet mĂ©dical oĂą l’échographie rĂ©vèle la nature dĂ©moniaque de l’enfant Ă  naĂ®tre en figurant deux petites cornes sur la tĂŞte du fĹ“tus. L’émotion ne naĂ®t qu’à la toute fin lorsque Siebel se sacrifie, emportĂ©e par les dĂ©mons. Marguerite certes sauvĂ©e reste seule.

    Dans ce contexte d’intensité inégale, la part musicale n’en prend que plus d’importance. La direction d’Emmanuel Villaume n’en déçoit que davantage. Martelant la musique comme un forgeron, le Français force constamment le trait jusqu’à une valse qui se prend pour une bourrée auvergnate. Assez rapidement ces excès systématiques produisent l’effet d’une monotonie alors que le chef oublie de respirer et se retrouve isolé des musiciens et des chanteurs dans une désolante apnée. Heureusement ici et là, les solistes de l’orchestre trouvent des échappées pour distiller de trop rares moments de poésie. Largement renouvelée, la distribution vocale apporte son lot de satisfactions.

    Au premier chef, le Méphisto d’Alex Esposito, insupportable à souhait. Sans forcer le trait vocal, le baryton-basse nuance beaucoup, insinue souvent et appuie là où cela fait mal. Marina Viotti parfaite de diction comme de projection chante un Siebel vibrant et compatissant. Membre de la troupe lyrique de l’opéra, le jeune Amin Ahangaran fait des débuts prometteurs en Wagner. Sylvie Brunet-Grupposo renouvelle sa sobre dame Marthe, alors que le Valentin de Florian Sempey reste dominé par la testostérone. Enfin, le couple vedette de l’opéra reflète l’ambivalence de la soirée.

    La Marguerite d’Amina Edris brille avant tout par son français précis au service d’une conception sensible du personnage. Le timbre manque cependant de séduction et de couleurs et les moyens restent limités dans le bas du registre. Le contraste est grand avec la voix de son époux, Pene Pati, d’un tout autre standard. Le ténor débute la soirée de manière curieusement peu engagée, presque anonyme. Mais une fois passé le premier entracte, le ténor impose une présence autant physique que vocale. La diction se fait plus incisive et surtout la voix éblouit par son caractère solaire, gagnant en intensité sans jamais oublier les nuances, jusqu’au dernier acte où le chanteur phrase somptueusement ses injonctions déchirantes.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 26/09/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise de Faust de Gounod dans la mise en scène de Tobias Kratzer, sous la direction d’Emmanuel Villaume à l’Opéra de Paris.
    Charles Gounod (1818-1893)
    Faust, opéra en cinq actes (1859)
    Livret de Jules Barbier et Michel Carré

    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Emmanuel Villaume
    mise en scène : Tobias Kratzer
    décors et costumes : Rainer Sellmaier
    Ă©clairages : Michael Bauer
    vidéo : Manuel Braun
    préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano

    Avec :
    Pene Pati (Faust), Alex Esposito (Méphistophélès), Florian Sempey (Valentin), Amin Ahangaran (Wagner), Amina Edris (Marguerite), Marina Viotti (Siebel), Sylvie Brunet-Grupposo (Dame Marthe) et Marc Diabira (Faust âgé, rôle muet).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com