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CRITIQUES DE CONCERTS 26 décembre 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Aziz Shokhakimov, avec le concours du violoncelliste Gautier Capuçon, à la Philharmonie de Paris.

À l’assaut de l’aube
© Thomas Deschamps

Les débuts impromptus à l’Orchestre de Paris du directeur musical du Philharmonique de Strasbourg, Aziz Shokhakimov, sont une réussite d’une belle tenue. Le lyrisme traverse l’ensemble du programme de Dvořák à Chostakovitch en passant par la création française d’un nouveau concerto pour violoncelle d’Escaich interprété avec éloquence par Gautier Capuçon.
 

Philharmonie, Paris
Le 17/10/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Remplaçant Petr Popelka souffrant, Aziz Shokhakimov a conservĂ© le programme d’origine qui dĂ©bute par l’un des joyaux de la production de Dvořák. La Sorcière de midi, dont c’est l’heureuse entrĂ©e au rĂ©pertoire de l’Orchestre de Paris, associe concision et caractĂ©risation dans le rĂ©cit d’une sinistre prĂ©diction qui se rĂ©alise : la sorcière dont les parents menace leurs enfants vient finalement prendre son dĂ».

    Shokhakimov veille sur les couleurs des musiciens (merveilleuse clarinette basse) tout en distinguant rythmiquement les différents épisodes avec soin. Le chef prend exactement la mesure de cette écriture moins dense que dans d’autre œuvres du compositeur tchèque tout en offrant un récit d’une belle tension jusqu’aux derniers accords douloureux. La soirée se poursuit avec la création française du Concerto pour violoncelle n° 2 de Thierry Escaich.

    Son titre, Les Chants de l’aube, renvoie aux pièces de Schumann dont le compositeur français a voulu explorer l’aspect romantique crépusculaire dans le premier mouvement qui joue des oppositions entre lumière et ténèbres, mais Escaich, qui aime multiplier les références, a emprunté le titre de cet andante (Des rayons et des ombres) à un recueil de poèmes de Victor Hugo. L’émergence d’un thème intense dans le médium du violoncelle suscite dans l’orchestre des imitations dans l’aigu et le grave. L’espace sonore créé séduit par sa vastitude et permet effectivement des jeux entre clarté et obscurité.

    Gautier Capuçon qui a demandé à Escaich cette pièce, la sert avec un engagement à la hauteur du rôle dévolu à l’instrument soliste qui relance sans cesse le discours et fait le pont entre les mouvements enchainés. Bien qu’elle utilise des procédés allant de la musique baroque à la musique traditionnelle en passant par le grégorien et le jazz, l’œuvre ne s’apparente nullement à un patchwork, tant l’écriture respire un métier confondant et suit une inspiration soutenue. En bis, Escaich se met au piano pour se joindre à Gautier Capuçon dans une transcription de Mon cœur s’ouvre à ta voix de Saint-Saëns jouée avec un lyrisme particulièrement nuancé.

    Après tant de clarté et passé l’entracte, la Symphonie n° 5 de Chostakovitch installe un tout autre climat : l’air de raréfie et l’horizon se trouble. D’autant que Shokhakimov en offre une lecture alliant articulation et longueur de phrasés. L’Orchestre de Paris lui offre une réalisation d’une plastique impressionnante. Les vents se distinguent avec alacrité et esprit dans un Allegretto virevoltant rejoint par le premier violon solo invité, l’excellent Mohamed Hiber.

    L’homogénéité et la qualité de timbre des cordes divisées font merveille dans un Largo où la petite harmonie touche au cœur par la simplicité déchirante de ses phrasés, avant un dernier mouvement d’un formalisme impeccable où le jeune chef ouzbek pourrait se lâcher davantage tant il maîtrise la construction et l’idiome de ces pages.




    Philharmonie, Paris
    Le 17/10/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Aziz Shokhakimov, avec le concours du violoncelliste Gautier Capuçon, à la Philharmonie de Paris.
    Antonín Dvořák (1841-1904)
    La Sorcière de midi, op. 108 B. 196 (1896)
    Thierry Escaich (*1965)
    Concerto pour violoncelle n° 2 (2022)
    Gautier Capuçon, violoncelle
    Dimitri Chostakovitch (1905-1975)
    Symphonie n° 5 en ré mineur, op. 47 (1937)
    Orchestre de Paris
    direction : Aziz Shokhakimov

     


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