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CRITIQUES DE CONCERTS 29 janvier 2025

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de John Wilson à la Philharmonie de Paris.

Lights, camera, action !
© Sim Canetty-Clarke

Nul besoin des images pour ce programme fait de certaines des plus belles musiques composées pour Hollywood. Sous la baguette stylée de John Wilson, l’Orchestre de Paris sert avec magnificence les partitions bigarrées de Steiner, Rózsa, Korngold et Williams, joue avec gourmandise le jeu de Tom et Jerry et démontre la supériorité de Herrmann et Waxman.
 

Philharmonie, Paris
Le 14/11/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Pour cette soirĂ©e consacrĂ©e Ă  la musique de Hollywood, l’Orchestre de Paris a bien fait les choses en invitant un chef expert en la matière et un premier violon qui ne l’est pas moins. John Wilson conçoit et dirige depuis de nombreuses annĂ©es de tels programmes, notamment aux Proms de Londres. Le violoniste John Mills, Ă©lève du très distinguĂ© Rodney Friend et leader du Quatuor Tippett, dispose surtout d’un solide mĂ©tier comme chef dans le domaine de la musique de film dont il a dirigĂ© nombres de bandes originales, comme Jurassic World ou La Petite sirène.

    En de telles mains, la soirée commence tout en flamboyance avec l’emblématique Fanfare de la Twenty Century Fox, sans doute l’une des partitions les plus courtes (douze secondes) jamais jouées à la Philharmonie. Une autre fanfare suit, celle composée par Korngold pour le film de Sam Woods Kings Row (Crime sans châtiment). Assez corsetée, elle fait entendre un thème dont John Williams s’est souvenu pour le célébrissime Main Title de la saga Star Wars que l’Orchestre de Paris joue ensuite avec puissance.

    Le thème de Laura écrit par David Raskin rompt cette succession cuivrée, la petite harmonie se fait lancinante, les cordes langoureuses, la sourdine du trombone magnétique. Nouveau contraste avec le dessin à la pointe sèche de la Suite pour cordes de Psychose. Wilson dirige le chef-d’œuvre de Herrmann avec une sobriété d’une efficacité redoutable servie par les couleurs ici plus mates des cordes montrant par ailleurs une ductilité faisant naître des images effrayantes.

    Pour clore la première partie, retour au technicolor avec la suite des Aventures de Robin des bois, partition qui valu à Korngold l’un de ses deux Oscar. La baguette de Wilson allie fougue et lyrisme mais sait comme peu mettre en valeur les incroyables subtilités de l’orchestration de la marche initiale.

    Un square dance frénétique aux cordes rejointes par des cuivres fanfaronnant : la musique typique du western The Big Country (Les Grands espaces) composée par Jerome Moross fait l’ouverture de la seconde partie, suivie par le lyrisme le plus débridé avec la suite d’Autant en emporte le vent de Max Steiner. Le chef veille aux équilibres de ce ruissellement orchestral qui ne demande qu’à déborder tandis que l’Orchestre de Paris se montre prodigue en couleurs.

    La suite composée par Franz Waxman pour l’inoubliable Une place au soleil de George Stevens n’en ressort que mieux. Cette musique tenue qui semble convoquer des souvenirs à la nostalgie prégnante sonne avec une folle élégance. Wilson dirige ensuite le medley qu’il a constitué après avoir regardé (et écouté) plus de soixante dessins animés de la série des Tom et Jerry dont la musique fut écrite par Scott Bradley.

    Quatre minutes d’une richesse expressive sans pareil dans laquelle les musiciens s’engouffrent avec une virtuosité insensée et une joie contagieuse. Leur swing emporte la salle et les percussionnistes font un triomphe avec leur vaisselle cassée, leurs ronflements sur oreillers et aboiements. Avec Rózsa et sa Parade des conducteurs de char de Ben Hur, Wilson et ses musiciens concluent en fanfare, et offrent en bis un Waxman, l’endiablée Chevauchée sur Dubno de Taras Boulba.




    Philharmonie, Paris
    Le 14/11/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de John Wilson à la Philharmonie de Paris.
    Alfred Newman (1900-1970)
    Twenty Century Fox Fanfare (1933, rév. 1953)
    Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
    Kings Row Fanfare (1942)
    John Williams (*1932)
    Star Wars, Main Title (1977)
    David Raskin (1912-2004)
    Laura (1944)
    Bernard Herrmann (1911-1975)
    Psycho, suite pour cordes (1960)
    Erich Wolfgang Korngold
    The Adventures of Robin Hood, suite (1938)
    Jerome Moross (1913-1933)
    The Big Country, Main Title (1958)
    Max Steiner (1888-1971)
    Gone with the Wind, suite (1939)
    Franz Waxman (1906-1967)
    A Place in the Sun, suite (1951)
    Scott Bradley (1891-1977)
    Tom and Jerry at MGM, medley réalisé par Peter Morris et John Wilson
    MiklĂłs RĂłzsa (1907-1195)
    Ben Hur, Parade of the Charioteers (1959)
    Orchestre de Paris
    direction : John Wilson

     


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